mardi 31 juillet 2012

Quatrième piste pour l'accès du peuple à la souveraineté


La guerre médiatique

La guerre médiatique au plan national et international est une solution sérieuse même si les résultats escomptés ne sont pas toujours les meilleurs. En effet l’utilisation d’Internet, des médias occidentaux, la diffusion des journaux, des livres, des prospectus, des tracts, l’organisation des conférences de presse et d’information, etc. Enfin tous les moyens médiatiques pour atteindre l’opinion publique européenne peuvent être considérés comme sérieux. Ceci pour une seule raison : les dictateurs africains sont commandés par les décideurs occidentaux qui, à leur tour, sont commandés par l’opinion publique de leurs pays. Sensibiliser cette opinion publique c’est pousser les pouvoirs occidentaux à infléchir leur position traditionnellement favorable aux dictateurs. Nous l’avons vu, lorsqu’un dictateur est sous le feu de la presse occidentale il devient infréquentable. Les visas lui sont refusés, et même des «amis» de naguère l’évitent. Le cas de Mobutu, d’Hissen Habré, Suharto, Saddam Hussein, Bédié…  sont là pour l’attester. Les dictateurs en sont conscient, même s’ils s’enferment bien souvent dans une naïveté, qui leur permet de croire que, quant ils seront déchu du pouvoir ils seront reçu en ami dans les pays occidentaux. Mobutu l’a appris à ses dépends, et surtout trop tard, que les amitiés qu’il avait dans les milieux occidentaux étaient uniquement valables quand il était aux affaires. Les dictateurs aiment soigner leur image de marque à l’étranger. Pour cela ils dépensent des fortes sommes d’argent en lobby ou en reportages publicitaires qui procèdent plus de la continuité du culte de la personnalité à l’extérieur que d’une réelle volonté de présenter les ressources économiques pour attirer des éventuels investisseurs.
La guerre médiatique permet de montrer la vraie physionomie du pays et des pratiques autoritaires et sanguinaires du dictateur, loin des chemins escarpés des mensonges d’une presse à sa solde et du culte de sa personnalité.
Cela suppose donc une organisation des forces du changement dans le chef des opposants gabonais à l'étranger. Ali Bongo peut se foutre de son opinion publique, il s’en fiche car elle n’existe pas, mais pas de l’opinion publique occidentale.

Mais peut-on par ce moyen accéder à l’alternance ? L’opinion publique occidentale peut jouer un rôle important en exigeant à leurs élus d’imposer une véritable transparence aux élections en Afrique. Mais ce n’est pas toujours une garanti car les dictateurs africains à l’instar de Bongo financent les activités politiques des partis politiques occidentaux et surtout de certains leaders de l’occident.

Mais cela a l’avantage de présenter le vrais visage du régime, malgré les oripeaux démocratiques avec lesquelles il est habillé. Les gabonais de la diaspora en sont à ce stade: les rencontres entre ces gabonais et les différentes autorités européennes, y compris des députés, des partis politiques, des gouvernements sont les conséquences de la guerre médiatique livrée à l'Etat Bongo-PDG par les partisans du changement. Un des résultats de cette guerre est que les barons du régime, à commencer par Ali Bongo lui même, deviennent infréquentables. Le fiasco de sa récente visite en France est une parfaite illustration. Ainsi les invitations de ces personnes par des personnalités des pays démocratiques se feront de plus en plus rares. Il sera en effet risqué pour tout homme politique occidental de s'afficher avec un dictateur qui opprime son peuple.

Prochainement cinquième piste pour l'accès du peuple à la souveraineté: La pression économique internationale
Jean Ndouanis

lundi 30 juillet 2012

Troisième piste pour l'accès du peuple à la souveraineté: La voie de la justice nationale et internationale


La voie de la justice nationale et internationale

La justice est une des voies intéressantes pour faire valoir des droits et par conséquent demander d’invalider des élections frauduleuses, des mesures de violation de droit de l’homme ou les assassinats divers. On a envi de rire n’eut été le caractère tragique de la situation que vit le peuple gabonais. Mais quelle justice et dans quel pays ? Voyons d’abord la justice nationale.

Au Gabon les magistrats sont nommés par Bongo lui-même. Ils prêtent serment en jurant fidélité au "président Ali Bongo, chef de l’Etat", donc à la personne même de Bongo et non à la fonction. Leur carrière et leurs émoluments sont fixés par le même roitelet. Nul n’a la moindre chance de gagner un procès dans une juridiction nationale dans une affaire contre Bongo ou contre un des membres de son clan. Les magistrats font même dans l’excès de zèle pour satisfaire le dictateur. Par ailleurs la haute court de justice qui juge le président de la République et les ministres est mise en place, sur demande du … Président de la République. Les membres de cette cours sont nommés par le même Président de la République. La cours constitutionnelle qui a compétence dans la constitutionnalité des lois, l’examen et la validation des résultats des scrutins dépend aussi du Président de la République qui nomme ses membres. D’ailleurs une des femmes du roitelet équatorial est à la tête de cette institution. Aucune requête de l’opposition contre le pouvoir n’a jusqu’à lors abouti. Malgré les preuves flagrantes présentées. On a même vu cette «basse cours constitutionnelle» rendre des avis à faire tomber des nus. En effet après le scrutin présidentiel de décembre 1993, les opposants ont déposé des recours en annulation de ladite consultation électorale. Cette institution a estimé que la requête était irrecevable non pas au vu des pièces et des preuves présentées mais parce que lesdits requérants avaient manifesté pour protester contre la fraude et pour l’annulation de la parodie électorale. Quand l’effet d’une cause devient la cause elle-même !

On voit ici que les institutions judiciaires mises en place dans une dictature sont au service de cette dictature. Est-il raisonnable de penser que l’on peut s’appuyer sur des telles institutions? pour clamer qu’on est en démocratie et que la liberté et le choix des individus est garanti ? Il est objectif de répondre par la négative. Il est impossible d’accéder à l’alternance par le truchement des institutions qui ont pour rôle essentiel de pérenniser un pouvoir. La voie de la justice nationale est un véritable leurre politique et une illusion aberrante qui sont aux mains seules de cette opposition de Bongo et non d’une opposition à Bongo.

La justice internationale offre des opportunités certaines au regard du droit d’ingérence humanitaire ou de la compétence universelle des tribunaux de Bruxelles et enfin au tribunal pénal international. Mais comme le dit le qualificatif, l’ingérence humanitaire est presque subordonnée à l’acceptation minimale des conditions d’intervention par le dictateur. Par ailleurs quand ce dernier garanti les intérêts de certains pays, ceux-ci se posent en défenseurs acharnés du diable comme c’est le cas entre Bongo et la France. On peut imaginer le cas à la Pinochet ou des familles des victimes portent plainte auprès des tribunaux occidentaux contre le dictateur, mais qu’un ancien chef de file d’un gouvernement britannique se pose en défenseur acharné. On imagine mal comment un dictateur en poste peut-être déférer devant un tribunal occidental. Bongo qui est dans plusieurs affaires louches du pétrole et qui doit être entendus par les tribunaux français et suisses se balade à travers l’Europe sans le moins du monde se faire inquiéter. On peut également imaginer un scénario à la Noriega du panama, ou président en poste il est enlevé et jugé aux Etats Unis d’Amérique. Il faudrait en ce moment que les intérêts de la puissance tutrice soient sérieusement mis en cause pour cela : sans cela c’est impossible.

En conclusion dans une dictature la seule justice qui existe est celle du dictateur. Le système judiciaire d’un dictateur ne peut pas prononcer un verdict contre ses intérêts et la justice internationale n’est qu’au service des intérêts des puissances tutrices dont dépendent les dictateurs. Là, encore le peuple ne peut se référer à la voie du droit pour obtenir réparation ou se libérer.

dimanche 29 juillet 2012

Deuxième piste pour l'accession du peuple à la souveraineté


Conférence nationale et accords de paris ; deux essais deux échecs.

Les négociations politiques sont une voie qui peut permettre d’accéder à l’alternance politique au Gabon à condition que les acteurs de cette négociation tiennent leurs engagements. Cela permet en tout cas une sortie honorable pour les oligarques du régime : le peuple pourrait leur accorder le pardon contre l’abandon du pouvoir. Mais l’expérience des négociations menées entre Bongo et les représentants de l’opposition au Gabon n’a démontré qu’une chose : l’art de Bongo de niquer son prochain à la moindre occasion. Ces négociations ne lui permettaient que de gagner du temps pour mieux asservir et corrompre le camp adverse, en lui déversant des milliards qu’il volait au peuple gabonais. Même dans des négociations internationales ou il était sensé être le médiateur, Bongo n’avait qu’une seule tactique corrompre les membres d’un camp pour que celui-ci s’aligne sur les points de vue du camp qu’il a choisi et qu'il soutien. Les cas de la Centrafrique, du Congo Brazza, du Congo RDC, de la Côte d’Ivoire, et bien d’autres encore l’attestent. Bongo était un roublard, corrupteur international qui n’avait qu'une phrase à la bouche : "tout homme a son prix, y compris celui de sa vie". S’il était incapable de t’acheter par l’argent, il te terrorisait autrement, s’il n’arrivait pas à ses fins, il t’éliminait physiquement. Son fils Ali Bongo est l'héritier de toutes ces pratiques criminelles.

Le cas des négociations politiques au Gabon est un exemple du modus vivendi de la dictature des Bongo. Acculé par la grande grève des étudiants, et du peuple gabonais en 1990 et surtout atterré par l’exécution de son ami le dictateur Nicolas Caucescu, Omar Bongo dans la précipitation dissous tour à tour son parti politique le PDG et crée le RSDG. L’opposition comprend que Bongo cherche à gagner du temps. Les partisans du changement revendiquent et obtiennent l’organisation d’une conférence nationale qui consacre le multipartisme et la démocratie immédiate. Dés lors tout le monde croit que Bongo a changé et qu’il accepte enfin la liberté de choix du peuple. Il dira d’ailleurs à des journalistes français venus l’interviewer « … qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas. » Ce qui ont voulu croire que Bongo n’était pas un imbécile, en ont eu pour leur frais, car le roitelet a démontré avant même la fin de la conférence nationale qu’il ne changera jamais. Il a commencé par faire assassiner le leader de l’opposition Joseph REDJAMBE, Président du Front Uni des Associations à Politique, FUAPO. Les journalistes qui couvraient ces événements se sont vus à maintes reprises se faire embastiller, quand ils ne subissaient pas des sévices corporels et autres actes d’intimidation.  Les émeutes consécutives à l’assassinat du leader de l’opposition ont embrasé Libreville, Port-gentil, Lambaréné, Tchibanga, Mouila, c’est à dire les principales villes du pays.

Ce fut l’occasion pour la France d’envoyer son armée coloniale pour venir sauver Bongo. Sans l’intervention de cette armée étrangère Bongo ne serait plus au pouvoir.

La police politique du régime en a profité pour éliminer physiquement les opposants incorruptibles. En assassinant Rédjambé, Bongo visait trois buts :
1/ se venger de l’outrecuidance des conférenciers, des vérités, des injures et autres humiliations subies au cours de cette conférence nationale ; En effet les opposants avaient imposé au régime de signer des garanties de sécurité sur leurs vies. Bongo a signé un décret dans ce sens, mais la parole d’un singe sur un bout de papier a plus de valeur que celle de cet homme? L’intransigeance dans les revendications, notamment celles sur le mandat en cours de Bongo en 1990, et sur la suite et le caractère obligatoire de l’application des résolutions de la conférence nationale ont valu la mort à Joseph Rédjambé, qui seul, à l’époque avait compris qu’il fallait éviter toute gradation dans les négociations avec Bongo. En assassinant cet homme la position de l’opposition devrait forcément être modérer car plus personne ne pouvait, au risque de perdre sa vie, poursuivre dans la lancée du très charismatique Joseph Rédjambé.
2/ casser la dynamique de la conférence nationale qui avait déjà banni la peur, cet assassinat offrait l’occasion à Bongo de rappeler aux gabonais qu’il était toujours le seul maître du Gabon ;
3/ mettre le trouble dans l’esprit des conférenciers pour que la conférence se termine dans le chaos et que les résolutions de ce forum soient nulles et non avenues. Aucune instance de suivi n’a été mise en place vu le désordre et le régime de la terreur qui s’est installé au Gabon après ce forum.

Finalement la conférence nationale qui était un forum de négociation entre gabonais, pour établir un Etat de droit, a échoué devant l’appétit gargantuesque de pouvoir d’Omar Bongo. Les résolutions, faites dans la précipitation de la cloture de la conférence nationale, ont étés ignorées tout simplement par Bongo et ses partisans. Arguant que cela ne les engageaient nullement (dixit Oyé Mba Casimir, premier des ministres de Bongo en 1990). Ces résolutions sont aujourd’hui dans les poubelles de l’histoire.

Les accords de Paris, constituent un autre exemple d’échec de négociations politiques avec la dictature de Bongo. Ces accords ont pourtant été validés par un référendum organisé par Bongo et son équipe. La population a répondu oui à l’application de ceux-ci, mais pour Bongo, ce genre d’indications n’a pas de valeur à ses yeux. Ceux qui sont parti aux bords de la seine pour en négocier les contours, n’ont été, finalement, qu’en villégiature. Ces accords devaient éloigner le spectre de la guerre civile initié après le hold-up électoral de Bongo en décembre 1993. En effet, après le coup d’Etat électoral de Bongo de 1993 et les incidents de guérilla urbaine qui s’en sont suivi Maître Agondjo Okawé a proposé une paix des braves qui s’est concrétisée par les fameux accords de Paris. Une fois de plus Bongo n’a vu qu’en ceux-ci un moyen de plus pour gagner du temps aux fins de tromper le peuple gabonais.

La voie de la négociation avec la dictature Bongo-PDG pour parvenir à l’alternance politique est impossible. Il trompera toujours le peuple et ceux qui chercheront à négocier avec Bongo ne chercheront qu’à se faire des postes pour voler et assassiner le peuple. Bongo, c’était établi depuis longtemps voulait mourir au pouvoir et y laisser son fils : ce rêve s’est réalisé et ce n’est pas des négociations postiches qui l’ont empêché de dormir tout en réalisant son rêve.
Aujourd’hui une partie de l’opposition prêche pour des négociations politiques. Qu’elles s’appellent conférence nationale souveraine ou concertation nationale, c’est la même chose : c’est du pipot. On se rappel que les demandeurs actuels de cette concertation, étaient justement ceux qui ont saboté l’application des résolutions de la conférence nationale et les accords de Paris. Ils étaient aux affaires, ils ont soutenu, contre le peuple la tyrannie d’Omar Bongo. Le peuple aura du mal à les suivre, bien qu’il a la mémoire courte.
Suivant le principe de la causalité « Les mêmes causes reproduisent les mêmes effets », les négociations politiques avec le régime des bongo reproduiront les mêmes effets : l’échec, renforcement du pouvoir grâce à une caution des acteurs politiques, pérennité du pouvoir, destruction des perspectives démocratiques, violations des droits humains économiques, politiques et sociaux, renforcement de l’impunité, injustice, protection des criminels rituels et autres assassins, déliquescence et corruption, bref. C’est la conséquence des négociations avec le régime des Bongo. En effet le zéro accouplé au néant, ne produit rien du tout. Le Gabon reste toujours dirigé par une dictature qui a vu son évolution vers une monarchie ethno-tribale totalitaire.
En définitive les rencontres spectacles ou la concertation n’est conçue que pour donner l’apparence d’un dialogue politique entre gabonais alors que la décision est le fait et la volonté d’un seul, à son seul bénéfice, pour nourrir ses seules ambitions et éventuellement ceux de son groupe ou de sa famille, n’intéressent plus les gabonais. Ceux-ci pensent que ce sont des forums inutiles car s’ils permettent aux uns de s’enrichir par l’entrée dans les fameux « gouvernements de large consensus, de combat ou autres machins chose », ils ne permettent pas aux gabonais d’accéder à la liberté, à la démocratie et à l’Etat de droit. En tout cas ces forums n’ont pas permis de chasser les Bongo du pouvoir, dans une large mesure et dans une moindre, ils n’ont pas permis au gabonais de manger à sa faim, de se soigner sans frais, de s’instruire, de se loger, de travailler en ayant un salaire décent. C’est bien connu, les joutes oratoires au cour desquelles l’élégance du menton est la norme ne changent rien chez des gens qui prennent leurs interlocuteurs pour des chiens qui aboient, pendant que, eux, les caravaniers, passent paisiblement leur chemin. Non chers amis, les négociations ne devraient être orientées que vers un seul objectif : le départ des Bongo du pouvoir sans condition. Les autres arrangements ne sont là que pour permettre aux Bongo de rester au pouvoir.

Troisième piste à examiner prochainement:- La voie de la justice nationale et internationale

Jean Ndouanis

samedi 28 juillet 2012

Les onze pistes de la souveraineté du peuple gabonais


Pour notre conscience

Comment lutter pour changer les choses et assurer l’avenir de ce pays aux potentialités économiques énormes ? La population gabonaise vit dans un pays aux commodités fallacieuses. Les caméléons et les putes politiques soutiennent des certitudes affichées, se rendent presque hermétiquement fermés à tout discours et à tout changement évolutif. Comment le peuple gabonais peut-il récupérer sa souveraineté confisquée par le régime Bongo-PDG et acceder à la liberté et à un véritable état de droit avec toutes les institutions dignes d'une véritable démocratie? Nous avons identifié onze pistes. Au cours des jours suivants nous les analyserons une par une, en essayant, autant que possible, d'en déterminer la faisabilité.


1- La voie des urnes : vol et usurpation des suffrages

Depuis la restauration du multipartisme et de sa démocratie de façade, le régime Bongo-PDG a fait preuve de sa malhonnêteté plusieurs fois. Quelle ne fut pas la stupéfaction des gabonais de constater qu’en septembre 1990, au premier scrutin de l’ère du multipartisme, Bongo qui était battu dans 99% des bureaux de vote s’est retrouvé avec plus de quatre vingt députés sur cent vingt. Un scrutin qui a étonné plus d’un sociologue.   Bongo a mis ses prétoriens dans la rue pour mater et assassiner tous ceux qui ont osé dénoncer cette parodie électorale.

En décembre 1993, élections présidentielles : Bongo est battu à plate couture. Il n’est même pas deuxième. Pour l’éviter l’humiliation ses maîtres de la France et quelques-uns de ses fidèles lui conseille d’aller au second tour du scrutin. Son neveu Ngari, chef de l’armée, refuse, arguant que si les français l’envoient au second tour c’est pour le foutre à la porte. Le 9 décembre 1993, il met une fois de plus l’armée dans les rues de la capitale et des principales villes. Il fait proclamer les résultats en faveur son oncle Bongo par le ministre Mboumbou, alors que le dépouillement n’était même pas encore terminé dans les principales villes. Une fois encore le peuple se soulève. Bongo fait assassiner les meneurs et d’autres manifestants sont emprisonnés pendant de longs mois. Certains disparus de cette époque n’ont, à ce jour pas encore regagner leurs domicile.

En réaction, les forces du changement dirigé par Mba Abessolo mettent en place un gouvernement parallèle dirigé par le Professeur Kombila Koumba Pierre André. Bongo ourdi un plan d’assassinats des leaders de l’opposition en réunion secrète dans une salle de l’église Ste Marie. Ce plan échoue, car certaines personnes présentes à cette réunion mouchardent les informations, et la France qui ne veut pas voir une guerre civile déjoue les plans de cet assassinat programmé. Mais ce n’est pas fini. Un calme qui annonce pourtant la tempête s’installe.

La dévaluation et les mesures draconiennes qui sont mises en places par Bongo et son clan déclenchent les émeutes des 22, 23 et 24 février 1994. Là, on a un véritable échantillon de la guerre civile, car pour une fois des gabonais démunis dans les rues, ont pointé des armes contre d’autres gabonais du camp Bongo. Des partisans du régime Bongo sont lynchés dans les quartiers pauvres de la capitale. Maître Agondjo, leader du Parti Gabonais du Progrès, parti de l’opposition propose «la paix des braves » qui, comme nous le verrons plus tard, se solde par un échec. Une fois de plus on a évité la guerre civile.

Bongo se maintient donc au pouvoir à la faveur de cette accalmie. Il en profite pour corrompre des députés de son «opposition» à coups de milliards de francs cfa. Il obtient ainsi la majorité absolue et peut donc se permettre de modifier la constitution. Il s’arroge toutes les prérogatives et pouvoirs qui lui ont été retirés à la conférence nationale. Il abroge en particulier la disposition constitutionnelle qui réduit le mandat présidentiel à cinq ans et le remet à sept ans, ensuite il élimine la disposition qui impose un mandat renouvelable une fois. Le système semi-présidentiel devient présidentiel plein. De la décentralisation, on revient à l’Etat central totalitaire. Les libertés sont sérieusement contrôlées. Des lois liberticides sont mises en place. La justice revient sous sa coupe, il nomme les magistrats et les révoque. L’armée ou les officiers sont nommés doivent prêter serment de fidélité à sa personne. De même, les magistrats, les ministres et tous les agents assermentés de l’Etat jurent fidélité au président Bongo et non pas au peuple pour qui, ils sont formés ou nommés. C’est le retour à la dictature.

En 1996, une autre parodie électorale est organisée pour les élections municipales et locales. Bongo et son clan sont battus. Cet exploit est dû au fait que le Ministre de l’intérieur a changé, d’ailleurs il est lui-même battu dans son propre fief Fougamou. Bongo crie à la fraude électorale, c’est le comble ! Il s’empresse de le changer et fait revenir le super tripatouilleur, surdoué de la fraude électorale l’indécrottable Mboumbou Miyakou qui l’a fait élire, il y a trois ans. Miracle ! Moins de deux semaines après la débâcle électorale, Bongo gagne avec 95% des voix les élections législatives. Le même cycle élection, fraude, révolte, répression, assassinats, calme, se reproduit.

Les élections de décembre 1998 donnent à l’indécrottable Mboumbou l’occasion de magnifier une fois de plus sa science dans le domaine du hold-up électoral. Les grands moyens sont mis en place. Le corps électif gonfle et triple, il passe de 180 000 électeurs à 540 000. La maîtresse de Bongo, Mbourantsuo, l’amène même jusqu’à 640 000. Plus de 15000 faux passeports sont saisis par l’opposition. Des faux procès verbaux préétablis sont retrouvés aux mains des représentants du parti de Bongo. Des urnes bourrées d’avance sont découvertes. Dans les ambassades des fausses cartes consulaires sont établies à des non gabonais. Etc. L’ampleur de la fraude ne permet tout de même pas à Bongo de gagner. Ce qui le fera dire lorsqu’il sera en présence des vrais résultats « que comme les gabonais ne m’aiment pas je les ferai souffrir ». Une fois de plus il fait intervenir son armée et se fait proclamer président élu, par sa cour… constitutionnelle dirigée par sa maîtresse. Dans les urnes Pierre Mamboundou avait remporté les élections présidentielles de décembre 1998, malgré une fraude massive. Le ministre de l’intérieur, avait tout simplement  inversé les résultats du scrutin en faveur d’Omar Bongo. Il s’ensuivit une répression terrible qui s’abattit une fois de plus sur les gabonais. Pierre Mamboundou, lui-même échappa à la mort en allant se réfugier à l’ambassade d’Afrique du Sud. Un commando vint saccager sa demeure et le siège de l’UPG.



En 2005, aux élections présidentielles, Pierre Mamboundou remporte les élections présidentielles une fois de plus. Devant ce nouveau holdup électoral, le peuple n’attend pas le mot d’ordre des leaders de l’opposition. Les gabonais descendent dans les rues dans les principales capitales provinciales du pays. Une fois de plus, Pierre Mamboundou n’en réchappe que grâce à une protection des sud-africains.

Les accords politiques qui sont institués après ces évènements pour éviter ces scénarios de contestation et répression post électoraux sont dénommées accords d’Arambo. Une commission Nationale Autonome CENAP chargé de gérer les élections est instituée. On crée le procès verbal du bureau de vote, seul document juridiquement opposable en cas de contestation d’une élection.

.En septembre 2009 Ali Bongo perds les élections. L’organisation chaotique d’une élection illégale en parfaite violation des dispositions légales et constitutionnelles en République Gabonaise et la prise du pouvoir par la force, par la fraude massive et par le trucage des procès verbaux est entré dans sa phase effective sans que cela n’émeuve qui que soit en France. Au contraire, la droite réactionnaire est au pouvoir, c'est le pendant officiel de la françafrique: le fabricant des dictateurs.
En effet la loi électorale, pourtant faite par la frange la plus conservatrice du parti au pouvoir, dispose que chaque bureau de vote doit établir un procès verbal à l’issus du décompte des voix, donc du dépouillement public de l’urne. Un procès verbal original doit ensuite être remis à chaque représentant de candidats. Ce procès verbal doit comporter tous les résultats issus de l’urne du bureau candidat par candidat et doit être signé des représentants de l’opposition et de la majorité pour être valable.

Or l’on a constaté que sur 18 candidats, les procès verbaux de dix sept candidats étaient identiques seul ceux d’Ali Bongo Ondimba étaient différents car falsifiés. Ensuite le dépouillement n’étant pas encore terminé dans la province de l’Estuaire qui compte 40% du corps électoral, un commando armé d’une cinquantaine des personnes a fait irruption dans la salle de centralisation des résultats de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), organisme chargé de gérer les élections au Gabon.
Ce commando a prit en otage le président de la CENAP et à transmit des faux résultats au Ministre de l’intérieur pour déclarer Ali Bongo vainqueur de l’élection présidentielle. Or, à l’examen des procès verbaux issus de 3000 bureaux de votes au Gabon et à l’étranger, Ali Bongo n’arrive qu’en troisième position avec 9%, malgré le gonflage du corps électoral de sa province, le haut-Ogooué. Pierre Mamboundou et Mba Obame arrivent en tête. 

Le coup d’Etat s’est concrétisé le matin du 03 septembre 2009 à 9h00 par une fusillade des gabonais à l'entree de la citée de la démocratie. Les manifestants non violents et leurs leaders, sans armes, qui protestaient contre le coup d’état électoral en préparation ont été victimes d'une extrême violence. Dans les jours qui ont suivis 57 personnes ont été assassinés à Port-Gentil, victimes des troupes prétoriennes du dictateur. A ce jours 331 personnes sont portés disparues depuis septembre 2009. D’autres gabonais croupissent dans les geôles du pouvoir, d'autres sont des victimes quotidiennes des vexations, de persecution, de violations des droits professionnels et privés, etc. Leur seul tort est d’avoir revendiqué le respect de la volonté populaire issue des urnes et d’avoir refusé le coup d’état électoral et militaire perpétré par le système criminel intégré qui dirige le Gabon depuis toujours.  


Ce tour d’horizon, sur la lutte démocratique et le bulletin de vote, était essentiel pour dire que si c’est la voie indiquée pour que le peuple gabonais accède un jour à la pleine souveraineté, cela ne se fera jamais. Même la mort d'Omar Bongo n’a pas arrêter le système qu’il a mit en place. Il est clair, de prime abord que le bulletin de vote n’a aucune valeur dans le système Bongo-PDG. Ils n’ont que faire de la volonté du plus grand nombre. Il sont convaincu que les moyens militaires qu'ils ont les maintiendront au pouvoir autant d’années qu’ils le voudront.

En définitive ce système se régénère  grâce à ces élections truquées, car elles permettent de partager quelques prébendes à des pseudos opposants affamés. Chaque fois que le régime Bongo-PDG usurpe le pouvoir par les vols des suffrages, le peuple se met dans la rue. Au finish après avoir éliminé les gêneurs, il propose un gouvernement d’union nationale de voleurs, composé des mêmes caciques, de leurs enfants, de leurs descendants. C’est comme ça que la dictature au Gabon est devenue héréditaire. Le Gabon n’a aucune chance d’accéder à l’alternance par cette voie. 
Omar Bongo mort, il a aussitôt été remplacé par son fils qui applique les mêmes recettes : vols, corruption, assassinat, mauvaise gouvernance, et autres violations des droits élémentaires de l’homme. Il convient d’explorer d’autres voies.
Si ces élections sont organisées par des institutions internationales, alors il faudra une refonte totale du système. C'est à dire, revoir entièrement le fichier électoral, y instaurer la biométrie et des foires publiques pour l'inscription des électeurs, composer les bureaux de vote par les trois composantes; opposition, société civile et tenant du pouvoir. Ensuite contrôle, suivi et validation des élections par des pays qui n'y ont pas d’intérêts.


Prochaine piste d'accession à la souveraineté du peuple que nous allons examiner est:
2/Les négociations et accords politiques : Conférence nationale et accords de paris ; deux essais deux échecs, système de refus de la démocratie par le régime Bongo-PDG.


Jean Ndouanis

vendredi 27 juillet 2012

Corruption et prévarication : un mode de gestion de l’Etat Bongo-PDG


On peut définir la corruption ici comme un acte qui consiste à employer des moyens divers pour faire agir quelqu’un contre son devoir, sa conscience. Ces moyens peuvent être la menace (perte d’un poste, d’un avantage), l’argent, ou tout autre avantage pouvant exister. Celui qui utilise ces moyens, qui soudoie est le corrupteur, celui qui accepte et trahit les devoirs de sa charge est le corrompu. Le corrompu peut passivement accepter l’avantage ou le solliciter pour trahir les devoirs de sa charge. Dans les deux cas la relation de cause à effet reste la même. Les effets induits de la corruption sont énormes et sont payé par le peuple. Parmi ces effets on retrouve surtout les dommages économiques (factures surévaluées, livraison des routes et édifices non conformes, acceptation des machines défectueuses, acceptation des aliments avariés ou interdits, acceptation des médicaments périmés etc). Ensuite les dommages politiques (rupture du lien de confiance entre le citoyen et l’Etat, entre le citoyen et son représentant, méfiance envers tous les hommes politiques). Puis les conséquences administratives (généralisation de la corruption dans l’administration de l’Etat, où l’obtention du moindre document reste conditionnée par le versement d’un pot de vin au fonctionnaire). Les conséquences sociales (les citoyens n’ont plus droit aux services gratuits de l’Etat puisqu’ils doivent toujours débourser pour y avoir accès). La plus grave conséquence est l’affaiblissement de l’Etat au bénéfice du dictateur, corrompu international et corrupteur national suprême. Il accepte d’être corrompu, donc de trahir ses devoirs envers l’Etat et les citoyens pour rester au pouvoir, en même temps il corrompt les élites pour dominer la société. Il encourage la prévarication chez les élites et les fonctionnaires.



Une vue du carrefour Léon Mba, des étrangers d'origine nigériane y vendent des timbres de la commune de Libreville avec la complicité du pouvoir en place.

Depuis que le Gabon a été mis en coupe réglé par la confiscation de toutes les institutions de contre pouvoir et de contrôle de la République, après avoir museler le peuple, après l'élimination de toute forme d'opposition au Gabon le système a installé un état mafieux à l'image de l'Etat fiction pensé et dirigé par Foccart ; Un système ou « tout le monde a son prix fut-il celui de sa vie » dixit Omar Bongo.

Dans cette notre République bananière les maîtres mots sont corruption, détournement, vol. A cela s'ajoute la lâcheté et la flagornerie. Se servir reste la règle d'or. Le règne du vol, dés détournements en tout genre, de la corruption s'est installé depuis que les Bongo sont au pouvoir. Le Gabon depuis 1967, est devenu la plaque tournante de toutes les opérations clandestines de la Francafrique dans le monde entier.

Les peurs qui font que les consciences se soulagent comme des ventres 

Est-ce pudeur, honte ou hypocrisie ? Nul ne se hasarde vraiment à parler de corruption dans le système Bongo. De temps à autre un scandale éclate, dont le bruit s’éteint vite, et les pots de vin, commissions et autres bakchichs continuent leurs parcours au vu et au su de tout le monde. La corruption est pour le système Bongo une règle essentielle voir un incontournable credo dans la gestion quotidienne de l'Etat. Pourquoi s'en étonner si elle devient au Gabon une pratique répandue ? Le crédit acquis par les Bongo sur la scène internationale, grâce à la corruption et à un chantage soigneusement orchestré sur bon nombre des dirigeants occidentaux notamment français, incite les femmes et hommes honorables à fermer les yeux sur un passif lourdement criminel de la politique intérieur sinistre des Bongo. A ces dirigeants occidentaux corrompus par Bongo, la maxime de Bernanos trouve sa pleine grandeur : « Les peurs qui font que les consciences se soulagent comme des ventres ».

La corruption est au Gabon une institution, une pratique répandue, tellement huilée que même la morale populaire, qui paye de cette situation, ne la réprouve plus. La corruption règne du haut en bas de tout l’édifice social de la société. Le gabonais le plus démuni sait que la démarche administrative la plus banale auprès de l’administration n’aboutirait qu’au prix d’un bakchich ou d’un pot-de-vin. Les conducteurs ou les taximen passent un barrage routier de policier qu’au prix d’une poignée de cfa placé dans leur permis de conduire. Ceux qui vont à l’étranger c’est une autre poigné de cfa qu’il faut épingler à leur demande de passeport. Au sommet de l’Etat c’est pire. Toute les matières premières, minerais, pétrole, bois, or, huile de palme, hévéa, etc sont vendus en moyenne à 45% en dessous de leur valeur réelle. La différence des prix va directement dans des comptes numérotés en Suisse, aux îles Caïman, ou dans d’autres paradis fiscaux pour dictateurs. Pour des vrais pays, la corruption est un véritable drame : elle ronge les cadres dirigeants, elle ruine les ressorts du peuple, elle détourne vers divers paradis fiscaux des ressources indispensables. Bref, elle appauvrit encore les pauvres : c’est le cas patent du Gabon notre pays qui en souffre pour n’avoir connu que des roitelets aux affaires, surtout depuis l’arrivée de Monsieur Bongo au pouvoir. A cause de ses innombrables prête-noms, on ne sait pas réellement quel est le patrimoine de Bongo que l’on sait très riche. On lui reconnaît cependant être le premier propriétaire foncier du pays, importateur exclusif des denrées alimentaires, actionnaire majorité dans toutes les grandes boites du pays dans lesquelles il impose l’octroie de 10 à 51% des actions sans verser un rond, actionnaire des sociétés de production des boissons alcoolisées, il a en outre de nombreux placement à l’étranger. Il est, et c’est un fait avéré, le premier corrupteur de l’Etat et le premier corrompu de la République en chiffre d’affaire.

Depuis le début des années 70, le quadruplement du prix du pétrole, la corruption est devenue l’une des causes du sous-développement au Gabon. Il est vrai qu’il n’y a pas de corrupteurs sans corrompus, ceux que l’on a considérés (à tort) comme des élites ont montré au peuple qu’ils ont une lourde responsabilité dans la misère du pays. Que dire alors de ce régime qui a conditionné toute l’administration au vol, aux pots de vin ? Des industriels aux simples agents de l’Etat, tous, soutenus par la classe dirigeante, le scénario est le même. Une attitude cynique et un mépris aveugle de l’intérêt général. Plus que la peste hier, le sida aujourd’hui, la corruption tue notre pays et notre peuple. 

Quarante cinq ans de corruption ont constitué au Gabon un véritable cancer. Une maladie qui s‘est attachée malicieusement, et à petits coups, à un tissu social comprenant toute l’administration. Cette maladie a été et sera à la base du déclin de notre société. Elle apparaît aujourd’hui comme une peste sociale contre laquelle il faut livrer une guerre rude et sans merci. Pour paraphraser Bertol Brecht : « Une société qui ne change pas ses hommes est appelée à disparaître ». Ceci doit nous inspirer, pour que finisse à jamais ce règne institué de la corruption.

L’autre mamelle de ce pouvoir terne et insipide est la prévarication de l’Etat par le règne des privilèges aux dignitaires, les détournements de l’aide et des dettes contractées à l'extérieure. L’inflation et la dette extérieure résument toutes les faiblesses de l’Etat Bongo-PDG : l’une, tout comme l’autre servent à financer la survie artificielle du système. La dette, souvent présentée comme un obstacle au développement, est en vérité la conséquence de la mauvaise politique de gestion des finances de l’Etat et des ressources du pays.

Rappelons les faits. La dette gabonaise est l’escroquerie du siècle ! La raison essentielle pour laquelle le Gabon ne peut pas rembourser sa dette tient du fait que l’argent prêté par les banques occidentales a été réexporté vers des comptes privés en Suisse, aux Etats-Unis ou dans d’autres paradis fiscaux. Puisque ces capitaux n’ont pas étés investis dans les projets pour lesquels ils étaient destinés, il n’était plus possible à ces projets de produire la plus value nécessaire au remboursement de la dette. Cette escroquerie financière se double d’une imposture morale, car ce sont les pauvres gabonais qui sont aujourd’hui contraints de rembourser cette dette par une réduction brutale de leur niveau de vie.  Et ceci quand, dans le même pays, les barons du régime mènent un train de vie ostentatoire. Ce qui n’empêche pas Bongo et son gouvernement de se poser en défenseur du peuple gabonais en accusant les créanciers occidentaux de les étrangler, alors qu’ils ont, eux-mêmes avec leurs complices, placés les capitaux empruntés au nom de l’Etat, dans des banques à leur nom propre. Tout ceci n’est jamais dénoncé, et l’on assiste dans cette histoire à un retournement de culpabilité typique de la mauvaise conscience occidentale envers le tiers monde : C’est le débiteur qui s’estime léser et accuse les occidentaux de leur avoir, avec légèreté, prêté ! 

Pourtant, si les origines et la destination douteuses des fonds sont connues, Il reste que le Gabon est incapable de rembourser sa dette. Alors on ergote autour des aménagements techniques à apporter à ce remboursement, en se gardant bien d’aborder la seule question véritablement importante : pourquoi les capitaux fuient-ils le Gabon ? 

Il est bien vrai que l’argent a une tendance naturelle à quitter les pays mal gérés et à se mettre à l’abri des folies de la politique. Mais l’originalité du Gabon, c’est que les capitaux détournés et exportés ne reviennent jamais. L’indignation morale ne suffit pas pour condamner ce vaste détournement, ni même l’éthique des élites au pouvoir, mais le système politique qu’ils ont eux-mêmes mis en place. C’est ce système qui les a conduit à adopter un comportement économique nuisible à la nation.

Les détourneurs de fonds ont effectivement peur de leur propre Etat, peur de sa violence potentielle, de ses violations du droit, de son mépris pour l’épargne et de la propriété publique. Ils sont, de toute façon, convaincus que les nombreux crimes qu’ils ont commis ne resteront pas impunis et tôt ou tard ils devront en répondre. C’est pourquoi ils vont cacher l’argent volé ailleurs. Et ça durera tant que l’Etat de droit ne sera pas mis en place. 

Jean Ndouanis


Article conseillé sur la corruption en France:
KARACHI : SARKOZY "AU COEUR DE LA CORRUPTION" ?
L'avocat des familles des victimes attaque
Lien: http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2596


jeudi 26 juillet 2012

La jeunesse sacrifiée : Un système d’avilissement des jeunes par l’alcool, la débauche, la drogue et la prostitution


 Palais des Bongo à Libreville dont la réfection a coûté aux contribuables gabonais 17 milliards de francs cfa, et ci-dessous leur Yacht au port mole à 3 milliards de francs cfa, l'insulte à la jeunesse délaissée pour le culte au luxe et à la luxure

La jeunesse sacrée d'Omar Bongo

Omar Bongo avait dit «La jeunesse est sacrée » mais finalement c’était pour mieux la sacrifier. De tous les systèmes mis en place par Bongo pour détruire tout esprit de vigilance et de revendication des gabonais, celui de l’avilissement par l’alcool, la cigarette et toute sortes de drogues, est sans nul doute celui qui a été le plus efficace. La capacité de production des industries de l’alcool (importateurs compris) au Gabon à été multiplié par dix huit et du tabac par vingt cinq en quarante ans de régime. Aujourd’hui en terme pratique, cette industrie produit par mois 38 litres d’alcool par habitant, et trois paquets de cigarettes par jour par habitant. 

Quant aux drogues douces marijuana et autres hallucinogènes, elles sont cultivées et vendues librement. Les drogues dures comme l’héroïne, la cocaïne et autres, le Gabon est un centre important de consommation et de transit vers d’autres pays. Les diplomates du régime utilisent leurs statuts diplomatiques et leurs passeports rouges pour convoyer celle-ci vers l’Europe. Dans ce pays le paquet de cigarettes coûte moins qu’un kilo de riz, la bouteille de bière de 65 cl coûte trois fois moins qu’un litre d’eau minérale locale. Quatre fois moins qu’un litre de lait et deux fois moins qu’un soda. L’alcool frelaté est fabriqué en toute impunité et vendu au vu et au su de tous. L’importation des liqueurs se fait sans le moindre contrôle par la filière des réseaux mafieux de la Guinée équatoriale et du Cameroun. Quand ce n’est pas directement des pays européens qui vendent dans cette autocratie des liqueurs aux taux d’alcool interdits chez eux. Bref, il est plus facile de se droguer, de consommer de l’alcool ou de fumer que de manger au Gabon.

Ce qui est beaucoup plus grave c’est que la consommation du tabac (l’ex épouse de Bongo détient le monopole exclusif d’importation) et d’alcool est encouragée chez les plus jeunes. Des enfants de moins de dix ans fument librement et sont admis dans les bars et bistrots dans lesquels ils consomment l’alcool sans restriction. Et que dire des foyers d’établissements scolaires où l’on vend de l’alcool ? Des débits de boissons sont implantés à proximité des établissements scolaires. Parfois, ils sont implantés carrément dans des écoles, avec la bénédiction des chefs d’établissement, couverts dans les hautes sphères du pouvoir. Plusieurs méthodes d’encouragement à la consommation de la drogue sont également en vigueur dans les établissements scolaires. L’une d’elles consiste à distribuer des bonbons drogués aux enfants d’écoles primaires et des lycées. Quand ceux-ci deviennent des accros ils rentrent dans la danse et deviennent soit des dealers, soit des voleurs ou des bandits de grand chemin. 

La délinquance juvénile est la conséquence de l’inexistence d’une politique de la jeunesse. Le système Bongo-PDG a sacrifié la jeunesse gabonaise sur l’hôtel du profit et de l’égocentrisme. Aucune structure de canalisation de la jeunesse par le sport, les activités culturelles, les activités ludiques, les voyages, les actes de culture civique etc n’existent de façon tangible au Gabon. Chaque jeune est embrigadé et instrumenté pour servir la cause du système. 
Pendant les simulacres électoraux, les jeunes sont payés, drogués et armés par le pouvoir. Ces jeunes sont instrumentés pour installer, avant chaque scrutin, une atmosphère d'insécurité générale. Les militants de l’opposition sont tabassés et humiliés par ces jeunes. Ali Bongo avait créé les "capistes", sinistre Comités d'Action Politique, devenus plus tard des "cools mondjers", des voyoux endoctrinés pour casser les opposants et pour terroriser la population.  L’insécurité est telle que, en cette période, nul n’ose s’aventurer dehors même pas pour aller voter. En période «creuse» ces jeunes se livrent à leur jeu favori «le pacte de la mort» : jeu ignoble ou les jeunes se lancent des défis du «qui boira le plus d’alcool avant de s’écrouler dans un coma éthylique ». Bien attendu pour avoir cet argent, ils se livrent à des larcins sur la population et sur les commerçants. 

Ces jeunes sont totalement désœuvrés et quittent l’école très jeune. Ils sont les victimes du système éducatif totalement galvaudé. Ils ont été rejetés après le CM2, pour n’avoir pas réussi au « concours d’entrée en sixième » qui n’a aucune justification morale, scientifique ou sociale.  Les parents, n’ayant pas les moyens de payer des études dans le circuit des établissements privés, ni même pour subvenir à leurs besoins, les abandonnent à eux-mêmes. Ils deviennent des enfants de la rue. Aucune structure de réinsertion n’est prévue pour eux. Dés qu’ils quittent l’école, ils entrent dans les circuits de la petite délinquance, ensuite la grande délinquance (vol de voiture, assassinats, enlèvements avec la bénédiction des barons du régime, membres du gouvernement, etc.). Cette situation est générale pour tous ceux qui quittent le circuit officiel des études. Que ce soit avant le CM2, entre la sixième et la terminale, ou encore ceux qui sortent de l’Université sans diplômes : ils sont tous rejetés par le système. Ceux qui réussissent doivent faire allégence au système Bongo-PDG pour espérer avoir un poste.

Le secteur éducatif 


Que dire du secteur éducatif au Gabon sinon une garderie des jeunes gabonais quand une meilleure instruction des enfants des barons se fait dans des écoles européennes. Les propos tenus par le parlementaire belge Van Der Bos au sommet UE/ACP de mars 2001 est une partie de la réalité. Ce parlementaire dénonçait le fait « que le Gabon affiche le taux de survie scolaire le plus bas d’Afrique noire ». Autrement dit le taux des jeunes gabonais qui échouent dans le système scolaire et en sont chassés est le plus élevé en Afrique. Personnellement, je ne souscris pas à la rumeur qui fait passer les gabonais pour des «simples idiots à la grande bourse et au crâne creux». Les gabonais ne sont pas plus bêtes que les autres peuples d’Afrique ou d’ailleurs. En tout cas, quand des possibilités sérieuses d’épanouissement intellectuel leur sont données, les gabonais l’ont démontré, ils soutiennent la concurrence internationale sans faillir. Le problème actuel du système éducatif c’est qu’il a été conçu, n’ont pas pour favoriser l’élitisme, la connaissance et le savoir mais pour faire des gabonais des simples ouvriers. Quand Bongo affirmait dans un de ses discours : «que la recherche des hauts diplômes est une hérésie» il ne le disait pas en pensant au sens pratique et fonctionnel d’une formation, mais plutôt au fait que lui et «son» Gabon n’ont pas besoin de penseur ni des concepteur de la société, il était là pour le faire.

En tout cas la déliquescence, la mauvaise répartition et le manque des établissements scolaires publics au Gabon est un secret de polichinelle. Après quarante cinq ans de pouvoir, l’équipe des Bongo est incapable d’offrir aux jeunes gabonais des conditions d’apprentissages minimales. Les jeunes gabonais se retrouvent assis à même le sol dans des classes de quatre-vingt voir cent élèves dans des salles exiguës à l’école primaire, ou même en plein air. Par ailleurs, ces enfants doivent parfois marcher dix kilomètres, le matin pour rejoindre leur école et la même chose pour regagner leur domicile le soir. Entre-temps à midi, ils doivent se serrer le ventre pour supporter la faim. comment ne pas abandonner l'école dans ces conditions? Ceux qui résistent, accusent un retard dans les études, avec de multiples redoublements. Finalement, ils arrivent en fin de cycle avec un age qui ne les autorisent plus à poursuivre des études ou à avoir une aide de l'Etat.

Les détournements des budgets d'équipements en matériels didactiques étant légion, les écoles des villages ont du mal à subsister. Comble du cynisme, dans les écoles rurales, le charbon de bois sert, bien souvent, de craie dans un tableau.. noir!. Que dire des instituteurs, excédés par les conditions inhumaines de travail et des salaires dérisoires? Ils sont obligés de faire d’autres petits travaux pour arrondir les difficiles fins de mois. Ces hommes sont envoyés aux confins du territoire pour aller former des jeunes gabonais et meurent bien souvent à cause des conditions de vie difficiles (pas de salaire, pas de logement, pas de soins, restauration par la charité de certains villageois, etc). Ceux qui résistent ou qui survivent, après ces années de souffrance, finissent par abandonner leur lieu d’affectation pour se rendre en ville et bien souvent à la capitale Libreville.

Que deviennent alors les jeunes gabonais laissés au village ? Les parents n’ont que deux choix :
Soit, ils gardent leur enfant à côté d’eux: cela contribue d’avantage à augmenter le taux de personnes non scolarisées;
Soit, ils l’envoi chez un hypothétique parent résident en ville, ce qui augmente l'exode rurale et l'endiguement des centres urbains. Celui-ci étant déjà chargé avec ses propres enfants peut décliner ou accepter la demande d’aide.
Mais dans tous les cas, l’enfant a très peu de chance de réussir. Compte tenu de ses conditions d’existence il est éjecté de l’école quelques années plus tard sans possibilité de poursuivre des études dans un autre établissement ou sans réorientation. Dans un pays ou pour avoir une place au Lycée ou au collège, il faut avoir «un parent», une connaissance, ceux qui n’en ont pas se retrouvent comme des milliers d’autres dans la rue.
Ce qui est curieux dans le système éducatif bongolien, c'est que non seulement, il impose un système élitiste basée sur le concours pour l'accès aux études ou à des postes dans la fonction publique (en fait celui-ci n'est que virtuel, car les lauréats sont déjà choisis avant même l'organisation dudit concours), mais en plus il se gratifie d'une discrimination sur l'age et l'origine sociale de l'individu, ce qui est loin d'une école démocratique ou l'égalité des chances est offerte à tous. En effet le modèle européen sur lequel, il semble s'inspirer prône le principe "d'apprendre tout au long de la vie". Cela suppose que l'on peut à tout moment de sa vie reprendre des études interrompues, sans que le système pose des freins à l'épanouissement intellectuel ou professionnel des gabonais.

Les exclus de la société

Le système que nous dénonçons ici crée, par toutes les manœuvres dilatoires, des exclus de la société qui n’ont d’autres choix que la délinquance et la facilité. Les jeunes, déplacés de leurs villages pour des causes d’instruction, ne peuvent et ne veulent plus retourner au village. D’ailleurs pour faire quoi? Quand ils viennent découvrir la ville et la modernité galvaudée du système, la facilité de la délinquance devient l’attrait. Le régime a institué un système qui consiste à inculquer des valeurs négatives aux jeunes gabonais. Ainsi le goût de l’effort à disparu. l'imagination et l'ouverture d'esprit qui devraient animer les jeunes pour la création des activités économiques n’existent pas. Les structures d'aide à la création des petites et moyennes entreprises (FODEX et autres)n'ont servis que de grenier à sous aux barons du régime.
Ce système de déplacement des élèves vers des centres d’instructions urbains pose plus de problèmes qu'il n'en règle. En effet ceux-ci n’ont pas des structures d’accueils suffisants comme des internats. Loin de favoriser l’efficacité et l’efficience du système éducatif, il provoque son dépérissement. Il crée une déconnexion des élèves avant le terme de la formation (17000 enfants quittent chaque année le système scolaire sans diplômes et sans la moindre chance d’être réintégré dans une filière de formation artisanale ou professionnelle, chiffre des états généraux de l'éducation). Ceux qui  y parviennent affichent un niveau très bas par rapport à la normale. C’est l’une des raisons qui pousse les établissements d’enseignement européens à rétrograder systématiquement tous les détenteurs des titres gabonais à une année en dessous du niveau affiché.

Si le système scolaire à la base ne marche pas comment une société moderne peut-elle se renouveler ? Bongo et ses complices ont irrémédiablement, sinon durablement compromis l’avenir de la jeunesse gabonaise et partant du Gabon tout entier.
Finalement, pour avoir revendiqué une école démocratique ouverte à tous, pour s’être battu contre une éducation à deux vitesses une école pour les riches et l’autre pour les pauvres, Martine Oulabou, enseignante, que nous rendons hommage ici, a payé de sa vie son combat pour une école saine. Elle a été assassinée par des tueurs de Bongo.


On ne peut pas rêver d’une société parfaite certes. Mais un système qui avilit de la sorte l’essence même de son avenir a t-il réellement d’avenir ?

Il y a la classe des instruits chômeurs, dont beaucoup sont totalement découragés, vidés de toute idée de lutte, à la suite de la longue nuit gabonaise. Il s’en trouve de temps en temps qui sont happés par le pouvoir. A leur tour malheureusement, ils ne tardent pas à adopter les mêmes attitudes outrancières. Ils se mettent à singer l’autocrate que n’a pas traditionnellement connu notre société, du moins sous sa forme actuelle édulcorée. Ils ont même fini par croire que le système est indéracinable, que le système Bongo-PDG est réellement un « mal incurable, mais nécessaire ».

Cette malheureuse et pernicieuse déviation des jeunes nous a amenés à réfléchir à ce que l’avenir était peut-être durablement compromis, parce que pris en sandwich entre deux forces opposées. 

L’une est un courant de complaisance et d’attentisme. Elle comprend d’une part, certains Gabonais, que la longue nuit du monopartisme a complètement vidé de tout respect d’eux-mêmes et de toute envie de se réaliser, au point qu’ils se sont adaptés à la situation. Ils sont même prêts pour la plupart, contre artifices matériels, à défendre l’indéfendable. D’autre part, quelques Gabonais de la classe moyenne qui, reposant sur leur propre marge de sécurité, dans les domaines universitaires et économiques, et aussi parce qu’ils tirent un certain profit ponctuel de la situation, sont devenus insensibles aux multiples problèmes de leurs compatriotes. La plupart d’entre eux brillent par leur inculture et le désir inavoué d’imitation des occidentaux. Leur personnalité a été modelée par des relations, des goûts et des valeurs de l’étranger. Leurs émoluments et autres avantages matériels reposent sur les modèles «métropolitains». De par leurs habitudes mentales, ils sont plus à l’aise dans le confort et dans le style de vie des pays riches que dans le cadre traditionnel de leur propre société. Leur raffinement importé est devenu incompatible avec les façons de vivre locales. Leur mépris pour leurs compatriotes non instruits, pauvres et non occidentalisés ne le cède en rien à celui des dirigeants coloniaux du passé. Le complexe d’infériorité acquis en singeant leurs anciens maîtres est compensé par un souci excessif de gloriole et de prestige social. D’où une arrogance, une condescendance et une rapacité grotesques, le tout justifié par l’incapacité présumée des exploités à aspirer à la même situation d’expatriés virtuels qu’ils ont eux-mêmes atteinte. Ainsi, coupés des masses, ils éprouvent un sentiment d’insécurité et de crainte qui se transforme en une conviction que tout changement menaçant les privilèges existants jouerait également contre les intérêts de la communauté, dans son ensemble. N’ayant en règle générale aucune idéologie, ils préservent uniquement leurs intérêts personnels et sont loyaux à l’égard de ceux qui contribuent à le satisfaire. Telle est la pente qui conduit à n’être plus qu’un colonisateur de l’intérieur.

La deuxième force d’inertie est composée d’indignés, ceux que la vie, les événements subis ont rendus amers. Ils sont prêts à prêcher la violence. Comment ignorer leur cri, leur revendication profonde de liberté, d’égalité et de bonheur quand ils doivent subir chaque jour, les turpitudes et les excès de tous les saltimbanques parvenus de la République des coquins ? Le pouvoir ayant simplement dépassé les limites au delà desquelles toute ambition devient illégitime. 
Pourtant, le pouvoir, en barrant le sentier de la liberté, ignore-il qu'il ouvre des autoroutes aux conflits? Ce régime maintient la majorité de la population dans l’inculture et la misère tout en fermant les portes de l’espérance. Comment s’étonner que l’impatience entraîne le désespoir et prenne le masque de la violence ?
En bouffant toute la richesse du pays dans l’indifférence à la misère et aux souffrances du peuple gabonais, le système Bongo-PDG creuse sa tombe avec ses propres dents. La transition démocratique obtenue après les pressions sociales de la rue en 1990 au Gabon, a été conduite par des différents gouvernements de solidarité, de salut national ou autre de large ouverture ou de consensus, mis en place par le même régime pour calmer le peuple. Les promesses de bien être social, de justice et de libertés publiques, n’ont aucunement été tenues par ces différents gouvernements. Ils se sont tout simplement partagé le gâteau. Cela démontre à plus d'un titre que la faillite du Gabon n’est pas seulement économique mais également morale, institutionnelle, sociale et politique. La politique économique néocoloniale instituée depuis les indépendances en 1960 n’a jamais été abandonnée, mais s’est au contraire accentuée, car mise au service de la corruption et d’une oligarchie cynique et prédatrice qui cultive volontiers une économie de rente.

Si les tenants du pouvoir ne vivent pas cet état, les gabonais, 90% en tout cas, tirent le diable par la queue. Ils survivent dans un des pays ou la richesse se ramasse à la pelle par les barons du pouvoir. Comment peut-on justifier tant d’incohérence et tant de paradoxe par quelque chose d’autre que par l’égoïsme d’un groupe de prédateurs. Non la misère est injustifiable au Gabon. Un pouvoir qui est incapable de loger nourrir, éduquer, soigner et loger ses citoyens quand il roule sur l’or ne peut pas avoir d’autres qualificatifs. Le Gabon est un pays du paradoxe généralisé ; quand une famille de cinq personnes ne peut s’offrir décemment les trois repas quotidiens, d’autres, à quelques encablures de là se nourrissent au caviar, au camembert et au champagne. Les restes seront négligemment balancés à la poubelle pour être recueillis au petit matin par une horde de miséreux à la décharge publique du cimetière de Mindoubé. Pourtant les chiffres sont formels, le Gabon qui a un produit intérieur brut par habitant des plus élevé d’Afrique, serait classé parmi les premiers pays du monde dans l’indice du développement humain si sa richesse était bien repartie et bien redistribuée. Le système Bongo-PDG n’aime pas cet indice car il démontre l’ampleur de sa forfaiture et de sa trahison du peuple gabonais.
 
Réalités quotidiennes de la vie des gabonais: un bidon ville du quartier "Venez-voir" à Libreville

L’Abbé Noël Ngoua Nguema, dans un éditorial du journal «Missamu» avait résumé cette complainte en des termes peu élogieux à l’égard du régime : "… Depuis quarante ans, les tenants du pouvoir autocratique sont les seul à déterminer l’avenir du Gabon et des gabonais. Ils se sont depuis les années soixante, constituer, sous nos yeux, en une classe dominante, celle des nouveaux riches, et cela sur le dos du peuple gabonais. Demain, leurs descendants oublieront que leurs pères avaient du sang dans les mains et que leur richesse est le résultat de quatre décennies de prédation des ressources financières du pays. A les voir agir, on se demande s’ils ont encore un cœur de chair, un cœur d’homme. En effet, comment peut-on continuer à exploiter des compatriotes saignés à blanc? Le Gabon détient le triste record de la mortalité infantile en Afrique centrale. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, des gabonais meurent chaque jours de faim et de misère; leur pays passe pourtant pour l’un des plus riches de l’Afrique! Avec une population d’environ un million d’habitants, le régime autocratique d’Omar Bongo n’arrive pas à assurer à notre jeunesse la formation à laquelle elle aspire et aux travailleurs le plein emploi. Tout se passe comme si la clameur de détresse de tout un peuple ne parvenait pas aux oreilles des maîtres du Gabon. Leur passion du gain et leur volonté de puissance et de nuisance sont-elles si fortes qu’ils sont devenus insensibles à la souffrance des autres, tels des lions guidés par la faim ou des drogués agissant sous l’effet de la drogue?" 

En effet mon père, ces femmes et ces hommes sont vraiment nés avant la honte, nous les connaissons tous et les gabonais les jugerons tôt ou tard. Tu avais vu juste. Ali Bongo ose affirmer que l’affaire des biens mal acquis ne le concerne pas même s’il est l’héritier des biens volés. Il affirme qu’il ne connait pas la françafrique, même s’il doit son pouvoir à cette nébuleuse mafia.

Qui vivra verra, et qui verra jugera.

Jean Ndouanis

mercredi 25 juillet 2012

Le volte-face de Ndong Sima, Le premier des ministres des Bongo


Le volte-face de Ndong-Sima en renonçant à l’organisation d’une «  large concertation nationale » vient une fois de plus prouver la véracité des dires de l’ex-premier ministre de l’ère du parti unique Léon Mébiame : il n’avait jamais gouverné et il n’était que le premier des ministres de Bongo. Pire, Ndong Sima enfonce le clou en affirmant qu’il n’a pas les prérogatives constitutionnelles, « ni qualifié par la constitution, ni mandaté par le président de la République » pour initier une telle rencontre. On croit rêver, un premier ministre qui a une lecture aussi bancale de la constitution ne peut se trouver qu'en bongolie. On se demande pourtant sur quelle base il a proposé sa concertation sur la réforme de l’Etat. 

Comme dans toute autocratie, rien ne peut se faire sans l’aval du chef. Ndong Sima, premier des ministres du régime des Bongo vient d’en faire la triste expérience. L’exercice de toute manifestation politique, syndicale ou sociale qui ne soit de l’inspiration personnelle du dictateur est prohibé. Il devrait pourtant savoir que l’un des signes marquants du régime totalitaire auquel il appartient a toujours été la privation de la liberté d’initiative, d'opinion et d’expression. Le tyran impose à son peuple la seule possibilité de ne s’exprimer que dans le cadre et l’espace d’un registre de la pensée unique. Il est vrai qu’une certaine latitude est donné à l’orateur, mais celui-ci s’exprime exclusivement pour inventer des procédés propagandistes dans le cadre des joutes oratoires qui donnent l’impression du nouveau et de la diversité d’une pensée momifiée, infertile et monotone dont la seule valeur est de créer l’illusion d’une communion populaire entre le guide et son peuple. Le culte de la personnalité est la justification sous-jacente de l’expression confisquée dans un régime totalitaire. En effet le chef est le seul à concevoir. Il est le seul maître à penser, il est le guide éclairé, la source de lumière dans la pénombre de la masse populaire, la référence ultime, la source intarissable détentrice de la haute inspiration, ou toutes les créatures doivent s’abreuver de la connaissance et du savoir-faire, non seulement pour s’instruire et se réchauffer mais également pour se revigorer. D’où les chants et louanges chantés à la gloire de l’homme providence, le démiurge. Tous ceux qui émettent une note discordante dans ce concert de l’unanimisme sont exécutés car par leur cacophonie préjudiciable ils rompent l’harmonie de la symphonie monocorde. Ils deviennent des oiseaux de mauvais augure, car ils augurent le malheur. Ils ont le malheur de dire crue la vérité et de prédire la faillite du régime totalitaire sur tous les plans. 

Pourtant la situation actuelle est l’exacte prédiction de ces notes discordantes : la faillite au plan politique avec la démission du peuple quant aux scrutins truqués ; un président illégitime doublé d’une assemblée nationale monocorde, non moins illégitime, en est l’exacte illustration ; au plan intellectuel, l’université gabonaise est la parfaite illustration, la faillite morale ( banalisation des relations incestueuses, la pédophilie, détournements chroniques des deniers publiques, les réseaux de drogues, la prostitution, la fausse monnaie, les assassinats et crimes rituels etc) ; la faillite économique et sociale ( les rapports du FMI, de la Banque mondiale et de l’ONU IDH sont suffisamment éloquent à ce sujet). 

Alors pour tromper le plus grand nombre de gabonais ils font taire les médias libres et interdisent aux hommes le droit de s’exprimer librement. Pendant ce temps, dans les médias d’Etat, les griots du régime pavoisent librement en débitant des énormités à faire frémir des morts. Signe des temps, signe de bassesse ces médias deviennent des lieux ou ces griots mercenaires viennent étaler en public la vie privée de tous ceux qui osent dire des choses dissonantes à la pensée bongolienne. 

Quelque soit le temps que cela durera, Ali Bongo n’échappera pas à son destin : celui de tous les dictateurs qui n’ont pas vu le vent tourner pour naviguer dans sa direction. Il trouvera en tout cas dans le chemin de l’enfer l’ensemble de ses victimes qui l’y attendront. La seule porte de sortie qui lui reste c’est de restituer sa souveraineté au peuple gabonais.

Jean Ndouanis



samedi 21 juillet 2012

Nous annonçons l'ouverture du blog: http://uniondupeuplegabonais.blogspot.com . Ce blog est une plateforme qui vous permettra de suivre toutes les activités des loyalistes de l'Union du Peuple Gabonais. Les loyalistes de l'UPG ne sont pas un nouveau parti, mais une simple appellation des membres de l'Union du peuple Gabonais qui restent dans la vision fondamentale de l'UPG dirigée par le défunt Président Pierre Mamboundou Mamboudou. Notre objectif est de lutter contre le pouvoir inique et dictatorial d'Ali Bongo Ondimba-PDG. Cette lutte dont l'objectif est l'instauration d'une nouvelle République basée sur l'État de droit et le bien-être des Gabonais.
Nous travaillons avec tous ceux qui sont des opposants véritables dont l'objectif est le depart  du systèmes qui n'a pas aidé le Gabon pendant près de 50 ans. Nous faisons appel à tous les UPGistes, les sympathisants et les amis de l'UPG et du défunt président Pierre Mamboundou Mamboundou a travaillé avec nous pour nous aider à continuer la vision de celui-ci. Les Gabonais de toutes ethnies et provinces doivent se joindre à nous pour une vision qui va au-delà de toute considération régionaliste et tout repli identitaire. Le Gabon est indivisible, aucune province ou ethnie n'a le monopole de la gestion du pays et l'UPG appartient à toutes les ethnies du Gabon. Le changement viendra grace aux efforts de tout le monde.
Que Dieu bénisse le Gabon.
Moderateurs du blog et responsables UPG Loyalistes


vendredi 20 juillet 2012

Assassinats politiques au Gabon





Monsieur le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI),


Les tueries de Port-Gentil relèvent des pratiques barbares d'une armée agissant hors de ses compétences comme en Guinée Conakry. Par conséquent, on ne peut qualifier les crimes commis par nos militaires de bavures. Cela relève d'une grosse blague qui a pour but de minimiser le caractère violent et anticonstitutionnel des meurtres dont ont été victimes nos compatriotes à la suite du coup d'Etat électoral et militaire perpétré par Ali Bongo Ondimba.


Seuls les policiers auraient pu commettre des bavures dans le cas de Port-Gentil, pas les militaires. Car le terrain d'intervention de ces derniers n'est pas celui du maintien de l'ordre dans les villes. Cette tâche est dévolue à la police. Les tueries de Port-Gentil sont donc des assassinats et non des bavures.


La comparaison de la situation gabonaise avec celle de la Guinée est totalement appropriée. Car les militaires de ces deux pays ont tué délibérément leurs compatriotes désarmés pour des raisons politiques de confiscation du pouvoir. Il n'y a donc pas d'amalgame. Comment peut-on comprendre un traitement aussi différencié pour deux situations identiques.


Le soutien de Nicolas Sarkozy au clan Bongo suffit-il à justifier de tels crimes de sang? Faut-il atteindre 157 morts au Gabon pour que cela soit pris en considération par les juridictions internationales?


La juridiction nationale gabonaise est sous les ordres de la famille Bongo qui jouit, avec ses protégés, d'une impunité constitutionnelle, elle ne peut donc pas faire correctement son travail et par conséquent, malgré les nombreuses sollicitations des parents des victimes, celles-ci sont restées sans suite. Les juridictions internationales peuvent donc êtres sollicitées. Toutes les familles des victimes ont donc le droit de porter plainte auprès de votre haute juridiction à laquelle le Gabon a souscrit dés sa création.


Ainsi, je considère que le premier responsable des massacres de Port-Gentil en septembre 2009 au Gabon est le Président de la République chef suprême des armées, en exercice au moment des faits selon la loi fondamentale de la république.


Le deuxième responsable de la tuerie humaine à Port-Gentil est le Chef d’état Major des armées qui a donné le feu vert aux soldats affamés venus des pays mafieux pour soutenir le
Régime en déliquescence avérée.


Le rapport d'évaluation des ONG, soutenus par le pouvoir d'Ali Bongo n'a aucune crédibilité. Et quel serait leur degré de crédibilité lorsqu'ils font une évaluation des violences postélectorales par rapport au dénombrement chiffré et nominatif des professeurs de médecines comme le mentionne leur rapport.


En tant que ressortissant de Port-Gentil,
En tant que Parent de victime,
En tant que représentant de l'Alliance des gabonais d'Europe,
Au nom des cinquante sept personnes assassinées à Port-Gentil, j'ai l'honneur de vous
demander d'ouvrir une information pour assassinat, meurtres, viols, voies de fait,
violences aggravées contre des ressortissants de Port-Gentil.


En préliminaire je vous envois le rapport établis par les éminents médecins témoins de
ces actes.


Jean Ndouanis

CONFERENCE DE PRESSE des LOYALISTES DE l'UPG - 28 Avril 2012 Chambre de Commerce de Libreville, 16 heures



DECLARATION LIMINAIRE

Monsieur le Secrétaire Exécutif Adjoint de l'Union du Peuple Gabonais;
Monsieur le Premier Secrétaire Politique,
Monsieur le Premier Secrétaire Politique Adjoint;
Madame le Secrétaire général Adjoint;
Monsieur le Président du mouvement National des Sages;
Madame la Présidente du Mouvement National des Femmes;
Monsieur le Président du Mouvement National des Jeunes;
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif ;
Mesdames et messieurs les Premiers responsables des Partis politiques
amis, pris en vos qualités respectives;
Distingués invités;

Mesdames et messieurs ;

Je voudrais d'entrée, vous remercier individuellement, pour avoir répondu nombreux à notre appel, et de la sorte, d'avoir accepté de venir observer avec nous la grande question de l'heure, qui est de nature à conditionner de manière durable l'avenir de l'Union du Peuple Gabonais.

Pour retrouver la sérénité en nos rangs, nous avons choisi de repartir au fondement de notre action, en nous plaçant résolument sur le chemin de lumière, tracé par Son Excellence Pierre MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU, Fondateur de l'Union du Peuple Gabonais.
La thématique de notre rencontre de ce jour, qui va inaugurer un espace de communication que nous entendons intégrer dans le fonctionnement normal de notre Parti, porte le sceau d'un appelle plus large, lancé Urbi et Orbi, c'est-à-dire à la fois aux militantes et militants, à l'ensemble des sympathisants, mais encore et surtout, aux citoyens tout court, afin que dans l'unité des cœurs, nous puissions revisiter les valeurs qui charpentent l'édifice politique, philosophique de la grande œuvre de Pierre MAMBOUNDOU.
Ce voyage en terre de vérité, à l'accomplissement duquel nous invitons le plus grand nombre, nous réconciliera inexorablement autour du seul objectif qui doit nous unir, à savoir, maintenir pour la postérité et travailler à l'affermissement de l'œuvre laissée par le fondateur, à savoir l'UPG.

La qualité de ce grand homme, la dimension de son œuvre, la pertinence des solutions esquissées par cet esprit supérieur, nous incline à partir de ce jour, à lui conférer la distinction historique de HEROS NATIONAL.
Pour consacrer cette reconnaissance, et sanctifier le souvenir éternel de cet homme d'exception, à qui nous vouons fidélité, et dont nous nous engageons solennellement devant l'histoire et devant les hommes à perpétuer l’œuvre, je vous invite à vous lever et à lui consacrer en hommage, l'ovation qu'il mérite.

Je vous remercie.

Mesdames, messieurs,

En dépit d'un environnement général qui nous interroge, notamment par les évènements qui secouent le monde, et nonobstant les inquiétudes qui assaillent les gabonais, avec notamment la question des crimes rituels dont la solution réside dans la biométrie que le Gouvernement s'acharne à différer la mise en oeuvre, autant de thèmes qui feront l'objet d'échanges selon un calendrier qui vous sera communiqué, nous avons choisi ce jour, d'échanger avec la presse sur la situation qui prévaut en notre sein.

Au-delà de l'échange avec la presse, il est de coutume chez nous que la parole soit donnée aux militantes et aux militants, mais aussi aux citoyens, afin qu'ils posent des questions après que les journalistes aient épuisé le débat.
Ainsi donc, il sera accordé un quart d'heure à l'assistance, pour lui permettre de nous remonter les préoccupations du pays profond.

Mesdames, messieurs,

Nous avons choisi de parler aux militantes et aux militants, aujourd'hui désabusés et démotivés par la confusion qui règne dans nos rangs, par le fait de l'autorité chargée de conduire la transition, afin que chacun se départisse de l'attitude passive d'observateur, pour s'impliquer activement à la sauvegarde du Parti.

Nous avons choisi d'en parler par devoir de vérité aux gabonaises et aux gabonais, qui ont longtemps accompagné et soutenu Pierre MAMBOUNDOU dans son œuvre, afin que nul n'en ignore.
A cet effet, nous pensons qu'il est temps que les gabonais s'approprient ce débat citoyen, celui de l'affermissement du paysage politique de notre pays.

En se mobilisant ainsi, chaque gabonais apportera sa contribution citoyenne à la solution, en même temps qu'il aura participé à sauvegarder la grande œuvre bâtie patiemment et de haute lutte, par le Héros national.
Notre foi profonde dans les vertus de la solution concertée nous a conduits à explorer toutes les voies de la conciliation.
Dans cet esprit, l'opinion mérite de savoir, que notre quête pour la réconciliation par les voies internes nous a conduit à saisir le Mouvement National des Sages.

En exprimant aux sages toute notre gratitude pour leur sollicitude, il faut regretter les volte face de Monsieur le Secrétaire Exécutif, qui a fait défaut, au moment où la médiation interne devait se conclure, sous le prétexte fallacieux selon lequel, le Mouvement National des Sages aurait pris fait et cause pour nous.

Après les Sages, l'opinion mérite par ailleurs de savoir, que nous avons convenu d'accord parties, de rechercher la solution à notre différend, en référant à la médiation de notre famille politique, en l'occurrence, les Partis membres de l'Alliance pour le Changement et la Restauration.

Au moment de la mise en œuvre de cette médiation, monsieur le Secrétaire Exécutif s'est curieusement rétracté, nous laissant seul dans la conviction qu'une solution pouvait être trouvée par les modes alternatifs de règlement des conflits.
En nous tournant en direction des Partis politiques de l'opposition, nous voulons que nos amis prennent acte de notre volonté à associer les forces vives du paysage politique national, afin qu'à partir de ce jour, elles se sentent une responsabilité dans le raffermissement de nos composantes respectives, toujours placées dans le viseur du Pouvoir.

Chers amis,

Face à autant d'atermoiements, la seule Voie que nous offrait Monsieur le Secrétaire Exécutif est à l'évidence la voie judiciaire, que nous avons empruntée à notre corps défendant.
Sur les faits, le respect dû aux tribunaux nous incline à aller à l'essentiel, laissant aux juges, le soin de dire le droit sur le bienfondé de notre saisine.

S'agissant de cette saisine, elle a été motivée par deux préoccupations.

La première est le fait pour le Secrétaire Exécutif, non seulement d'avoir procédé à des nominations au sein du Bureau Exécutif alors qu'aucune disposition statutaire ne lui confère ce pouvoir, mais en plus, d'avoir en sa qualité de Secrétaire Exécutif, pris la responsabilité d'abroger les actes pris par le Président Pierre MAMBOUNDOU.

Outre l'abus de Pouvoir et la violation du principe du parallélisme des formes, qu'il appartiendra au juge d'apprécier, l'attitude de monsieur le Secrétaire Exécutif s'inscrit en total désaccord avec l'ensemble des valeurs éthiques, en commençant par la première, en l'occurrence, le respect de la mémoire et des derniers actes de l'illustre disparu.

La deuxième est l'enfermement opposé par le Secrétaire Exécutif à toutes les initiatives de médiation.
Ayant ainsi refusé d'ouvrir le débat en interne, dans un Parti qui a sanctifié la liberté d'expression, le Secrétaire Exécutif nous a contraint malgré nous, à user de la voie républicaine, qui consiste à saisir l'institution judiciaire, dont la mission régalienne est de départager les parties en conflit.

La justesse de notre cause et notre foi inébranlable dans les valeurs supérieures de justice, nous fondent dans la conviction que notre lecture du cadre organique du Parti est la bonne.

Dans cet esprit, j'invite les militantes et militants, les citoyens libres et les démocrates sincères, à se rendre nombreux le 18 mai prochain au Tribunal de Libreville, pour entendre directement et sans intermédiaire, la décision qui sanctionnera le procès que nous a imposé monsieur le Secrétaire Exécutif.

Après la légèreté avec laquelle il a engagé le Parti aux élections législatives dernières, après le choix unilatéral des candidats auxdites élections, en violation flagrante des procédures en usage au sein du Parti, après autant de revirements entrepris contre l'avis unanime contraire des militants, qui lui ont apporté la réponse cinglante de l'abstention, après la légèreté avec laquelle il a engagé le Parti dans les recours honteux devant la Cour constitutionnelle, qui n'a pu trouver le moindre alibi pour repêcher ses candidats, le Secrétaire Exécutif vient d'ajouter une autre légèreté dans son incapacité à conduire la transition en douceur.

Et puisque la légèreté ne peut être érigée en système de Gouvernement, le Secrétaire Exécutif succombera inexorablement devant le discours argumenté et cohérent, qui lui a été opposé par le Premier Secrétaire du Parti, monsieur MIHINDOU KOUMBA, et par toute l'équipe réunie autour de lui, à qui je voudrais savoir gré de la justesse de leur requête.

Mesdames, messieurs,

L'action en justice, qui a connu la phase des plaidoiries, a été un extraordinaire espace de communication particulièrement révélateur.

A la faveur du débat contradictoire, l'audience des plaidoiries a été le lieu, où de manière publique, il a été révélé une extraordinaire escroquerie à l'histoire, dont les différentes contrevérités méritent d'être portées à votre connaissance.
Ces petits arrangements avec l'histoire portent sur la personne de Monsieur Mathieu MBOUMBA NZIENGUI, totalement surdimensionnée désormais, et de Monsieur Pierre MAMBOUNDOU, aujourd'hui réduit au rang de simple imposteur.
S'agissant de la personne de Monsieur Mathieu MBOUMBA NZIENGUI, l'audience de plaidoirie a été la tribune devant laquelle il s'est officiellement présenté pour réclamer la qualité de fondateur de l'Union du Peuple Gabonais.

Pour accréditer sa thèse, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI se prévaut du récépissé, qu'il brandit à l'envie, à qui veut l'entendre.
Cette affirmation grotesque, qui ne peut convaincre personne, ne résiste pas à l'épreuve de la vérité comme vous allez le vérifier.

Mesdames, messieurs,

Il est de notoriété publique, que l'Union du Peuple Gabonais a été créée à Paris, le 14 juillet 1989 par Pierre MAMBOUNDOU, qui a payé du prix de l'exil, de la condamnation à dix ans d'emprisonnement, de la déchéance des droits civiques et politiques, le fait de cette initiative libératrice.

Ayant adhérés à cet appel, de nombreux gabonais se sont mobilisés pour mettre en œuvre, l'idée émise par notre Héros national. et ce, au péril de leurs vies pour certains, au péril de leurs carrières pour d'autres, au péril de leur liberté pour plusieurs.
Nous situant aujourd'hui au rendez-vous de la vérité, l'histoire mérite de retenir, que c'est dans ce contexte, que de manière collatérale, Monsieur le Secrétaire Exécutif avait été arrêté à l'époque, et que conséquemment, il avait été mandaté pour accomplir la MISSION ayant consisté à accompagner monsieur MAMBOUNDOU MOUYAMA, Secrétaire Exécutif provisoire en poste à cette époque, au dépôt au Ministère de l'Intérieur, du dossier de légalisation du Parti.

Au demeurant, il est difficilement recevable d'admettre que monsieur MBOUMBA NZIENGUI se prévale de la qualité de fondateur de l'Union du Peuple Gabonais, alors qu'il a été promu aux fonctions de Secrétaire Exécutif, qu'il apprécie tant, par la bienveillante décision de nomination prise par Pierre MAMBOUNDOU.

A propos de ce dernier, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI l'a dépeint à l'audience, sous les facettes les plus réductrices, en le traitant d'imposteur et de dictateur, notamment pour avoir occupé une fonction non statutairement consacrée.
En relevant que Monsieur MBOUMBA NZIENGUI doit sa qualité actuelle à la magnanimité de Pierre MAMBOUNDOU à le maintenir à son poste, chacun doit mesurer aujourd'hui, toute la félonie qui a caractérisé le comportement de monsieur le Secrétaire Exécutif à l'égard du Président.

En dépit d'une incurie notoire dans la réflexion du Parti, et d'un engagement à tempérament qui signale une longue absence dans la participation à l'animation de l'UPG, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI a brillé par un silence coupable devant la fronde animée ouvertement par sa famille contre la personne de Pierre MAMBOUNDOU.

Totalement dévoré par l'ambition opportuniste de tirer les fruits de sa détention, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI n'a marqué son retour au Parti, qu'à l'annonce de l'entrée éventuelle de l'UPG au Gouvernement.
Et comme il n'est pas de vérité que le temps ne révèle, en décryptant les évènements, chacun doit constater, que ceux qui ont pourchassé MAMBOUNDOU hier, sont devenus les protecteurs de NZIENGUI MBOUMBA aujourd'hui.

En effet, le devoir de mémoire saura nous rappeler la séquence douloureuse de tentative d'assassinat, programmée et exécutée au siège national du Parti, le 21 mars 2006, contre la personne de Pierre MAMBOUNDOU, à l'occasion d'une opération conduite par les différentes forces de sécurité et de défense, au sein desquelles la police anti-émeute tenait une place de choix.
Aujourd'hui, force est de constater que cette police anti-émeute est devenue le bras armé de MBOUMBA NZIENGUI contre les membres du Parti, restés loyaux aux idéaux du HEROS NATIONAL, comme pour tenter vainement d'effacer l'image de Pierre MAMBOUDOU, oubliant que celle-ci est définitivement installée dans l'inconscient collectif.


Mesdames, messieurs,


Pour être complet sur le procès, il faudra retenir que l'audience de plaidoiries a été l'occasion de vérifier la haute idée que Monsieur MBOUMBA NZIENGUI se fait de la justice du Gabon, ou simplement de la justice tout court.
Persuadé de la légèreté de sa cause, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI a multiplié les arguties, et ne pouvant convaincre le juge, il s'est laissé aller à quelques réflexes autoritaires, en menaçant le Président du Tribunal de représailles, qu'ordonnerait le Président de la République, s'il lui venait de donner raison aux loyalistes à Pierre MAMBOUNDOU.

Ainsi donc, pour MBOUMBA NZIENGUI, il n'est de bonne justice que de justice aux ordres du Pouvoir.
Sans avoir à entamer notre confiance en nos juges, nous saisissons l'occasion de la présente conférence de presse, pour dénoncer avec fermeté, tout trafic d'influence exercé ou à exercer sur les juges, et d'ores et déjà, l'appel à la violation du principe de la séparation des Pouvoirs, lancé par le Secrétaire Exécutif.

Les observateurs de la vie politique de notre pays, s'étrangleront d'indignation, devant ce mélange de genre, provenant de l'autorité dépositaire de l'héritage politique d'un Parti, qui s'était constitué en sentinelle du jeu normal des institutions, et à l'indépendance des juges, soumis dans l'exercice de leurs fonctions qu'à la seule autorité de la loi.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Voici la trame du message, autour duquel nous souhaitons échanger.
La parole est à vous. Selon les usages établis, nous vous invitons à vous présenter, en précisant le nom de l'organe que vous représenter.

Je vous remercie.

Thomas IBINGA MBOUGHOU
Secrétaire Politique aux Questions
Electorales chargé des Organes Locaux
Porte Parole du Parti

jeudi 19 juillet 2012

Lettre aux responsables des structures, cultes et Confessions religieuses du Gabon: Pasteurs, Eveques et Pretres, Imams etc...



Révérends Évêques, Révérends. Pasteurs, Révérends, Imams et chers responsables des structures , cultes et Confessions religieuses du Gabon.

J'ai l'honneur de me présenter à vous, je suis le Révérend André Bouassa, anciennement pasteur responsable des plus importantes paroisses de l'église de l'Alliance Chrétienne et Missionnaire du Gabon. J'ai été, en effet, le pasteur local des paroisses d’Avea 2 puis du PK8, qui comptaient déjà de mon temps respectivement 4000 membres et 2500 à 3000 membres chaque dimanche.

Il est de notoriété publique que l'Alliance Chrétienne et Missionnaire est regardée jusqu'à ce jour comme la plus grande entité évangélique du Gabon. Bien en vue et compté parmi ses plus grands leaders, j'ai relevé de l'élite dirigeante des années 1990. J'aurais pu en être le par la grâce de Dieu président national si j'avais continué d'y exercer mon ministère. Car mon expertise en son sein, mes prédispositions épiscopales et l'essentiel de mes compétences pastorales m’en donnaient largement avantage, de sorte que la confiance de mes pairs ainsi que la considération de l'ensemble des membres de cette association cultuelle m'étaient largement acquises.

Le constat alarmant que je fais aujourd’hui de l'état sociopolitique et politico-spirituel de notre pays depuis maintenant des décennies, me conduit à m'adresser à vous comme à des pairs, collegues et frere dans le ministère, dans la foi et dans la confession de l'existance du grand Dieu quoiqu'etant de different bord religieux .

Une lecture patiente et rigoureuse des gouvernances fort discutables, menées à ce jour dans le pays, et des effets pervers sur le terrain m’ont poussé, après mure réflexion, à m'engager en conscience, pour le peuple gabonais, en devenant, à l'exemple de Martin Luther King, Desmond Tutu, Mère Theresa, l'Abbé Pierre, Malcom X et bien d'autres grandes figures du monde religieux, un leader d'opinion ici aux États-Unis où je réside depuis plus de 13 ans maintenant. Je me suis ainsi ouvertement engagé dans la contestation de la politique actuelle telle qu’elle est aujourd’hui menée au Gabon par Ali Bongo Ondimba dont les conditions d'accession au pouvoir en septembre 2009 demeurent plus que contestables.

Dans l'histoire et l'existence humaine, la religion a joué un rôle irremplaçable dans la transformation de la société chaque fois que la vie, le progrès, le développement et la liberté des hommes et des femmes d'une communauté ou d'un pays étaient menacées.
Lors de la révolution américaine contre le royaume d'Angleterre par exemple, la religion a joué un rôle déterminant car elle a condamné sans nuance les actes immoraux perpétrés par les Anglais. Le monde religieux mena alors une fronde ouverte et une opposition sans faille contre la colonisation britannique.

Les ministres du culte encadrèrent la révolte populaire pour éviter les dérives morales. Ils ont servi la cause américaine, cause éminemment nationale, pendant cette révolution qui a finalement abouti à l'indépendance du pays. Ils furent aumôniers militaires, clercs pour les comités de correspondance, membres d'état des législatures (députés). Ils firent partie des conventions constitutionnelles et siégèrent même au Congrès national du pays. Certains ministres religieux sont même allés jusqu'à porter les armes, quand cela était nécessaire, menant ainsi les troupes continentales dans des batailles victorieuses.


Pour lutter contre les inégalités, l'esclavagisme, les nombreux abus de pouvoir des blancs contre les noirs et les autres minorités, les églises aux Etats-Unis ont pris le leadership de la contestation et de la sensibilisation de l'opinion. Dans la Campagne pour la réforme des droits civiques en Amérique, des pasteurs comme le révérend Martin Luther King ont montré à tous la marche à suivre. L'histoire nous enseigne que la force de leurs actions a fait d'eux des leaders respectés dans la lutte contre toutes formes d'abus causés par le système inique des blancs racistes de leur époque.

Parmi ces ministres du culte devenus militants des droits de l'homme dans les années 1950 et 1960, il y a eu Martin Luther King, Cadet, Ralph, Malcolm X et bien d'autres. L'histoire retient que Malcom Xaussi connu sous le nom musulman d' El Haj Malick el Shabazz, l'un des plus grands activistes musulmans que le monde ait jamais connu, est aujourd'hui une source d'inspiration pour plusieurs.

Pour avoir jeté toute la force de ses convictions dans la bataille contre l'absurde et la condition des opprimés, il reste pour les partisans de la liberté, un modèle d'inspiration. Bell Hooks écrit: "Quand j'étais jeune étudiant à l'université au début des années soixante-dix, le livre sur la biographie de Malcolm X que j'ai lu, a révolutionné ma vie et mes pensées sur le problème du racisme et la politique". Les Etats-Unis sont donc aujourd'hui ceux qu'ils sont devenus grâce à la forte implication personnelle et à la contribution particulière des religieux de tous bords, représentants de la conscience morale et de l'éthique, contre l'absurdité et l'inhumanité.

Au fil des âges, des leaders religieux dans la Bible et dans le Coran, se sont toujours illustrés courageusement dans la lutte contre les inégalités et pour le progrès de leur peuple. Ainsi ont-ils consolidé leur communauté ou leur nation .

En Afrique du Sud, Desmond Mpilo Tutu, premier archevêque noir du pays, s'est brillamment illustré aux yeux du monde, dans les années 1980, comme militant antiapartheid. Il a participé à libérer son pays des diabolismes tentaculaires de la ségrégation raciale. C'était un religieux comme vous, distingués confrères, un archevêque, un homme d'église, aujourd'hui une grande conscience morale de son pays et au regard de la planète tout entière. Il ne pouvait souffrir de voir continuellement le mal progresser impunément dans son pays: des enfants abattus, des femmes tuées, des combattants antiapartheid systématiquement enlevés, torturés et exécutés.

Qui ne se rappelle des massacres insoutenables de Soweto et de la plaie que constituait le régime de ségrégation raciale au monde, le plus insoutenable? Monseigneur Tutu s'est alors vaillamment levé aux yeux de son peuple et du monde pendant les années de plomb qu'a vécu l'Afrique du Sud, son pays. Il s'est levé, bravement, sur des braises, dans son pays, en adversaire résolu de l'apartheid. Tutu s'est illustré au prix de son courage et au nom de la dignité humaine, dans la défense des droits de l'homme.

Il a utilisé son rayonnement d'homme Religieux pour faire campagne en faveur de l'opprimé, de la veuve et de l'orphelin comme l'exigent tous les grands textes sacrés. Il a fait campagne pour lutter contre le SIDA, grande cause nationale dans ce pays, ainsi que contre la tuberculose, la pandémie de la pauvreté, le racisme, le sexisme ou l'homophobie. Et parce que toute œuvre profondément humaine, qui apporte le progrès aux hommes finit nécessairement, un jour ou l'autre, par être distinguée, la sienne a obtenu la belle et immense récompense du Prix Nobel de la Paix en 1984.

En tant qu'homme religieux comme vous, issu du cercle religieux gabonais, révérends confrères et distingués chefs religieux de tous bords, je viens m'adresser à vous, avec beaucoup de gravité, à vous qui êtes dépositaires de la foi et du message de justice, des valeurs éternelles et d'humanité, à vous qui pourchasser l'injustice et la déviation, garants déterminés de toutes les théologies universelles de la libération, formidables gardiens des héritages du sacré, pour vous rappeler instamment que la situation du Gabon mérite toute votre attention, vos prières et votre sollicitude. Bien plus, votre réflexion, votre implication personnelle et votre action, en tant que leaders religieux à la tête d'importantes communautés organisées et en tant que citoyens libres est plus que jamais requise.

Le pouvoir qui dirige aujourd'hui notre pays est un pouvoir usurpé aux gabonais, un régime inique opposé aux fondements des valeurs sur lesquels vous êtes établis en tant que ministres du culte. Les raisons suivantes viennent en soutien à mes affirmations:
1- Le pouvoir usurpé par Ali Bongo en septembre 2009 est un pouvoir basé sur les faux-semblants, le mensonge délibéré, l'illégalité et le flou légitimé. Vous le savez tous. Il ne peut pas être davantage soutenu par les institutions religieuses sous le prétexte opportunément commode de la séparation de principe entre les institutions religieuses et l'Etat:

- les origines naturelles"gabonaises" d'Ali Bongo restent à ce jour un mystère entier.
-Sa prise de pouvoir est la conséquence d'une manipulation des institutions de l'État qui constituent les fondements sur lesquels notre pays est basé et d'un tas de fraudes et de tueries à ce jour non élucidées. Toutes sortes d'actes arbitraires que la morale et l'éthique des institutions que vous dirigez condamnent lourdement. Un tel pouvoir, basé sur autant de falsifications, n'honore pas le pays et l'enfonce même spirituellement. Il apporte la malédiction dans le pays tout entier, forge le mauvais exemple aux yeux de la jeunesse et des générations à venir. Si le pouvoir du chef d'un pays est basé sur l'injustice, le vide philosophique, le détournement des valeurs et les faux-semblants, le pays tout entier sera comme un édifice bâti sur du sable.

2- Ali Bongo est le contraire de ce que l'église et la mosquée prônent en commun en termes de valeurs et ce qu'elles attendent d'un homme d'état. Il est l'iniquité et l'idolâtrie faites chair: Chef de la Franc-maçonnerie, fervent pratiquant du vaudou, commanditaire général et grand prêtre des crimes rituels devant la république, soi-même pourvoyeurs de certains "hommes d'église", éminent pratiquant de multiples sciences ésotériques dangereuses pour notre pays.

Comme vous le savez, on ne peut pas être musulman ou chrétien et être à ce point aussi versé dans autant de sociétés secrètes malfaisantes et sacrifier ainsi aux forces des ténèbres, avec un tel zèle effroyable d'innocents êtres humains c'est-à-dire ses propres compatriotes, aux seules fins politiciennes! La Bible et le Coran n'interdisent-ils pas formellement l'instauration de telles pratiques de sorcellerie dans le pays? Comment des hommes d'église, de mosquée et d'autres mouvements religieux peuvent-ils ne pas se révolter contre un tel niveau d'occultisme qui avance à grands pas contre le pays, l'Etat et la république? N'attire-t-on pas par ces nombreuses pratiques sataniques la malédiction de Dieu contre le Gabon? Quel avenir nous prépare-t-on? Que veut-on faire du Gabon? C'est donc celle-là la face cachée de l'Emergence dont on nous rebat chaque jour les oreilles? Tout cela est bien scandaleux, il faut que ça cesse!

En quoi je dis pour ma part qu'Ali Bongo Ondimba ne mérite pas votre soutien spirituel ou religieux. Il est le contraire de ce que vous vénérez, de ce que vous enseignez à vos communautés, ce que le Dieu que vous servez prohibe fermement.

3-Il est contre les attentes de vos communautés religieuses:

Manquant uniment de respect aux valeurs familiales, humaines, collectives, par les pratiques innommables et contre-nature qu'il affectionne, il amène par conséquent la morale elle-même à déchoir, et l'homme gabonais à s'affaiblir considérablement. Le gabonais n'est pour lui qu'un moyen malheureux d'atteindre des objectifs inavouables et non un citoyen, un être humain qui a les mêmes besoins que lui. Sous ce rapport, c'est une abomination contre le grand Dieu que vous servez. Les seules orientations qui comptent pour Ali Bongo et son système mafieux sont celles qui sont célébrées dans les sociétés secrètes peu recommandables qui assombrissent dorénavant l'avenir du pays. J'en appelle du reste, à votre vigilance. Que ses acolytes soient par ailleurs étrangers ou nationaux importe peu, pourvu qu'ils soient à la solde de son régime d'illuminés.

4-Sa gestion ruineuse et chaotique du pays, de ses ressources naturelles, s'oppose de manière criante à ce que les communautés que vous dirigez croient profondément:

-les richesses données à tous par Dieu, pour le bien de tous, ne profitent majoritairement qu'à une petite minorité profiteuse de parvenus. Voyages, conférences, achats onéreux à l'étranger de patrimoines hors de prix au détriment d'une population en souffrance, abandonnée dans la plus abjecte des misères, sont le style de gouvernance et de vie qu'il imprime continuellement au quotidien de tous. Monsieur Bongo n'a pas le droit de jeter ainsi l'argent des contribuables gabonais par les fenêtres de ses gabegies, de ses folies personnelles.

Il ouvre par-ci par-là des comptes bancaires sous des noms d'emprunt pendant que les Gabonais meurent de faim, n'ont pas où se loger décemment, manquent terriblement d'infrastructures de base, ne parviennent pas à scolariser correctement leurs enfants, ne partent pas comme lui en vacance et se contentent des pauvres miettes qu'il veut bien leur jeter, ces miettes dont ils privent d'ailleurs bon nombre de compatriotes. Par népotisme, les postes importants du pays sont distribués par affinités ou au prix de l'indignité à ceux et celles qui acceptent de vendre leur âme en baissant leur culotte ou en dansant toute la nuit devant des brisures d'idoles muettes et démoniaques.

Aucun projet consistant n'est proposé aux Gabonais ne faisant pas partie comme lui des loges occultes; les projets importants sont gérés par des compagnies étrangères qui nous pillent continuellement et qui l'aident à consolider sa politique de corruption généralisée. C'est cela que le monde entier commence de découvrir sous le nom grinçant et galvaudé d'émergence. Mais de quelle émergence nous parle-t-on?

Au regard de ce terrible constat que nombre d'entre vous avez déjà certainement dressé, je ne doute pas que les institutions religieuses viennent à prendre impérativement les décisions qui s'imposent d'elles-mêmes afin d'agir. En mettant rapidement un terme au soutien que vous apportez en tant que religieux à Ali Bongo Ondimba et au PDG.



5-Les Institutions religieuses doivent maintenant agir:

La vie des membres de votre communauté dépend de la vie du pays et de sa politique. En quoi je vous demande instamment de ne pas laisser la situation continuer ainsi, s'empirer et avancer tragiquement vers le pourrissement. Le système bongoïste jette arbitrairement les membres de vos communautés en prison quand ceux-ci revendiquent simplement leurs droits inaliénables comme ce fut récemment le cas des étudiants de l'UOB. Le pouvoir limoge sans autre forme de procès les membres de vos communautés quand ceux-ci ne sont pas d'accord avec les folies du système.

Vous devez sans délai condamner ouvertement et à haute voix cette dictature, la corruption, les crimes rituels bref, toutes les violences et tous les crimes perpétrés sur la terre de nos ancêtres. C'est votre responsabilité d'agir. Vous pouvez refuser de cautionner l'incurie et participer à chasser l'imposteur du pouvoir. Vous pouvez résorber le mal. Vous pouvez refuser que le Gabon devienne la terre des Ténèbres et de l'ensauvagement des hommes. Au lieu de croiser les bras en une attitude de vaine soumission, vous pouvez refuser la compromission et la destruction des valeurs qui vous fondent en tant qu'hommes de Dieu.

Vous pouvez choisir de penser à la veuve et à l'orphelin, au faible et à l'opprimé en prenant partie pour eux. Vous pouvez agir pour une vie meilleure. Ne recherchez pas les faveurs de ce pouvoir qui s'oppose si orgueilleusement à la volonté de Dieu. Engagez-vous! Indignez-vous! Votre colère ne sera que bien belle aux yeux du tout puissant et aux yeux du peuple. Ne vous rendez pas complices de ce que Dieu condamne. Vous connaissez les Ecritures, agissez donc en conséquence. Vous êtes observés. On vous jugera aux actes et non plus aux discours.

Arrêtez de faire des courbettes à ce pouvoir. La vraie religion, c'est de se tenir aux côtés de la veuve et de l'orphelin, écrit l'apôtre Jacques, aux côtés de l'opprimé et du faible, de celui qui souffre. C'est aux côtés du peuple que se tient l'homme de Dieu et non dans une alliance bidouillée avec Ali Bongo et les puissants qui écrasent continuellement le Gabon. Aidez la société civile et la vraie opposition à chasser Ali Bongo et son système du pouvoir. Entrez dans l'histoire.

Faites l'histoire! Comme les ministres du culte américain et l'évêque Desmond Tutu, abandonnez le compromis, combattez le mal, aidez le pays à avoir des lendemains meilleurs et les dirigeants qu'il se choisit lui-même. Non pas ceux qu'on lui impose de l'extérieur. Le système bongoïste a affaibli et dévalué le culte religieux, par l'achat des consciences et l'écrasement des idées, par la ruine de la parole vraie , l'introuduction et la promotion des societé sécretes et des cultes a mystères. Les membres de vos communautés et vous-mêmes subissez au quotidien les conséquences du système haineux d'Ali Bongo et du PDG.

Vous n'êtes pas obligés d'accepter cela. Indignez-vous! Révoltez-vous! Organisez-vous pour le changement au Gabon. Car il n'y a point de puissance ni d'arme contre la vérité, il n'y en a que pour la vérité. C'est ici, c'est maintenant, c'est aujourd'hui que se joue une partie de l'héritage que votre communauté, que vous-mêmes, transmettrez à vos enfants.
Que Dieu benisse notre pays le Gabon.

Fraternellement,
Andre Bouassa Representant UPG Amerique du Nord et Amerique du Sud