dimanche 9 septembre 2012

Les institutions « républicaines » du PDG et sa consti-chiffon


Un article du compatriote Marcel Djabioh

" On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps." disait à propos, le 16ième président des Etats Unis d'Amérique, Abraham Lincoln.

La lecture et à l'écoute de tout ce que débitent les émergents, particulièrement les pdgistes, l'on est en droit de conclure que pour ces concitoyens, les gabonais sont tous des ignares et qu'ils sont toujours disposés à se laisser tromper ad vitam aeternam, quand bien même, leur quotidien devient chaque jour plus rude.

Ils véhiculent malicieusement des messages démagogiques afin de tromper une énième fois, ceux qu'ils prennent pour des idiots à leur service. Aussi, parce qu'ils ont vidé la démocratie de tout son sens, ils prétendent que

- La conférence nationale est inutile parce que nous en avons eu une en 1990. Quel argument d'égouts ! Qu'ont fait Bongo père et fils et le pdg, des acquis de cette conférence nationale en commençant par la constitution issue de celle-ci, adoptée à l'unanimité des 120 députés de la législature de 1991 par la Loi N° 3/91 du 26 Mars 1991, Modifiée par les Lois :

1- N° 01/94 du 18 Mars 1994,

2- N° 18/95 du 29 Septembre 1995,

3- N° 01/97 du 22 Avril 1997,

4- N° 14/2000 du 11Octobre 2000,

5- N° 13/2003 du 19 Août 2003,

6- N° 47/2010 du 12 janvier 2011 ?

Ils ont effectué six modifications en l'espace de dix-sept (17) ans, soit en moyenne, une modification tous les deux (2) ans et trois (3) trimestres.

Quelle place a-t-on accordée au comité de suivi des actes de la conférence nationale ?

Qu'est devenu le Conseil National de la Démocratie ?

Et la Médiature de la République à quoi sert-elle aujourd'hui ?

Quelle est l'utilité du sénat dans un pays d'environ 1 350 000 habitants ?

Par où est passé le Conseil Nationale de l'eau et de l'électricité ?

Que fait le gouvernement des observations et recommandations du Conseil Économique et social ?

Il parait que la conférence nationale souveraine a pour but de virer Ali Bongo pour installer Mba Obame à la présidence

; Seigneur, d'où vient cette idée quand on sait que cette concertation doit être précédée d'une phase préparatoire au cours de laquelle une commission mixte se chargera de s'accorder sur les points à inscrire à l'ordre du jour.

Il parait que c'est une occasion pour se partager les postes. Mais si c'est le cas, pourquoi n'irions-nous pas tous, pour sortir de là, chacun avec un poste ?

D'autres racontent que la CNS va entrainer un arrêt de toutes les activités du pays, l'administration, les chantier, les commerces, etc. EN 1990, il y eut 2 000 délégués. le pays s'arrêta-t-il de fonctionner ? C'est qu'elle manière de noircir le tableau ça ?

Il y en a qui disent même que les gens s'y retrouveront pour se disputer, s'insulter et se bagarrer. c'est une occasion pour amener la violence dans le pays. Mai ce sera qui contre qui ? les conférenciers contre le Gabon ? N'importe quoi !

L'on a entendu certains dire que les institutions de la république sont en place et fonctionnent bien, alors, une CNS ne se justifie pas. Seigneur Dieu ! De quels institutions s'agit-il ? De ces organismes spécialisés du pdg là ? Soyons un peu sérieux, il est tout de même question de notre pays à tous et non de la propriété, ni d'une famille, ni d'un groupuscule d'individus !

Souvenons-nous qu' Albert Bernard Bongo dissout les partis politiques pour instaurer le monopartisme en 1968, et que c'est vingt-deux (22) ans après que les gabonais se sont retrouvés dans le cadre d'une conférence nationale, pour convenir ensemble, de l'instauration du multipartisme intégral et immédiat.

Les gabonais avaient cru en la bonne foi du pdg et à l'avancée de notre pays vers de plus en plus de démocratie, de respect des droit de l'homme et du citoyen, d'une acceptation de l'autre dans la différence, ils ont cru pouvoir disposer d'institutions fortes et impartiales, ils ont cru pouvoir désormais choisir leurs dirigeants en toute transparence et pouvoir enfin exercer leur souveraineté en sanctionnant par le vote, les dirigeants qui ne prendraient pas en compte l'essentiel de leurs préoccupations. Et de ce fait, voir leur conditions d'existence s'améliorer.

De 1990 à 2012, soit vingt-deux (22) ans après, nous revoilà presqu'à la case départ. Démocratie et pluralisme politique sont-ils synonymes ? Quelle différence le pdg et son distingué camarade font-ils entre l'assemblée nationale de 1989 et celle de 2012 ? Quelle fierté en tirent-ils ? N'est-il pas honteux et déshonorant pour un pays dit de droit, d'avoir à la tête de l'institution gardienne de la mère des loi (la Constitution de la République), des personnes dont les dispositions initiales de l'article 89 de la constitution du 26 mars 1991 , fixaient le mandat à cinq (5) ans renouvelable une fois ?

Article 89 de la constitution initiale :

" La Cour constitutionnelle comprend neuf (9) membres qui portent le titre de conseiller.

La durée du mandat des conseillers est de cinq (5) ans renouvelable une fois.

Les neuf (9) membres de la Cour constitutionnelle sont désignés comme suit :

- trois nommés par le président de la République dont au moins deux juristes ;

- trois nommés par le président de l'Assemblée nationale dont au moins deux juristes ;

- trois magistrats désignés par le Conseil supérieur de la magistrature.

Les conseillers sont choisis à titre principal parmi les professeurs de droit, les avocats et les magistrats ayant au moins quinze ans d'activité ainsi que les personnalités qualifiées qui ont honoré le service de l'État.

Le président de la Cour constitutionnelle est élu par ses pairs.

En cas d'empêchement temporaire, son intérim est assuré par le conseiller le plus âgé".

Cette disposition fut modifiée unilatéralement par le pdg, le 18 mars 1994 à titre de récompense pour le service rendu en validant les résultats de l'élection présidentielle de 1993 proclamés par Antoine Depadoux Mboumbou Miyakou, déclarant Omar Bongo vainqueur avec 51% des voix, alors que le gouverneur de l'Estuaire de l'époque, Mme Paulette Nyngone était encore en train de procéder au dépouillement des bulletins de la province la plus peuplée du Gabon. Cet article devint donc :

Article 89 :

" La Cour constitutionnelle comprend neuf membres qui portent le titre de conseiller.

La durée du mandat des conseillers est de sept ans renouvelable une fois.

Les neuf membres de la Cour constitutionnelle sont désignés comme suit :

- trois par le président de la République, dont le président ;

- trois par le président du Sénat ;

- trois par le président de l'Assemblée nationale.

Chacune des autorités visées à l'alinéa précédent désigne obligatoirement deux juristes dont au moins un magistrat. Celui-ci est choisi sur une liste d'aptitude établie par le Conseil supérieur de la magistrature.

Les conseillers sont choisis à titre principal parmi les professeurs de droit, les avocats et les magistrats ayant au moins quarante ans d'âge et quinze ans d'expérience professionnelle, ainsi que les personnalités qualifiées ayant honoré le service de l'État et âgées d'au moins quarante ans.

Le président de la Cour constitutionnelle est nommé (par le président de la république) pour la durée du mandat.

En cas d'empêchement temporaire, l'intérim du président est assuré par le conseiller le plus âgé".

Passons sur la dernière modification de cette Constitution devenue consti-chiffon. Est-ce ça qu'on peut avoir le courage d'appeler institutions républicaines ?

La démocratie se résume-t-elle au nombre ce partis politiques dans un pays, et au fait de s'exprimer parait-il librement, quand on sait que tous les médias publics sont confisqués par le camp au pouvoir et que la presse privée, lorsqu'elle résiste à la corruption du pouvoir, se fait sanctionner par l'organe spécialisé du pdg qu'est le CNC, pour un oui ou pour un non ? Quand à la tête de la Commission Nationale des droits de l'homme, sont nommés des personnes appartenant au même camp politique ?

Arrêtons de nous foutre des gabonais. Ils ne sont pas tous aussi dupes que nous le croyons. Et face aux comportements affichés par le pouvoir et ses satellites, certains gabonais aux esprits éveillés n'attendront aucun mot d'ordre de qui que ce soit pour vous mettre hors d'état de nuire. Le même Abraham Lincoln disait : " De même que je ne voudrais pas être un esclave, je ne voudrais pas être un maître. Telle est ma conception de la démocratie. Tout ce qui en diffère, et la différence est d’autant plus grande, n’est point de la démocratie.

A bon entendeur, chapeau !!!

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