mercredi 25 juillet 2012

Le volte-face de Ndong Sima, Le premier des ministres des Bongo


Le volte-face de Ndong-Sima en renonçant à l’organisation d’une «  large concertation nationale » vient une fois de plus prouver la véracité des dires de l’ex-premier ministre de l’ère du parti unique Léon Mébiame : il n’avait jamais gouverné et il n’était que le premier des ministres de Bongo. Pire, Ndong Sima enfonce le clou en affirmant qu’il n’a pas les prérogatives constitutionnelles, « ni qualifié par la constitution, ni mandaté par le président de la République » pour initier une telle rencontre. On croit rêver, un premier ministre qui a une lecture aussi bancale de la constitution ne peut se trouver qu'en bongolie. On se demande pourtant sur quelle base il a proposé sa concertation sur la réforme de l’Etat. 

Comme dans toute autocratie, rien ne peut se faire sans l’aval du chef. Ndong Sima, premier des ministres du régime des Bongo vient d’en faire la triste expérience. L’exercice de toute manifestation politique, syndicale ou sociale qui ne soit de l’inspiration personnelle du dictateur est prohibé. Il devrait pourtant savoir que l’un des signes marquants du régime totalitaire auquel il appartient a toujours été la privation de la liberté d’initiative, d'opinion et d’expression. Le tyran impose à son peuple la seule possibilité de ne s’exprimer que dans le cadre et l’espace d’un registre de la pensée unique. Il est vrai qu’une certaine latitude est donné à l’orateur, mais celui-ci s’exprime exclusivement pour inventer des procédés propagandistes dans le cadre des joutes oratoires qui donnent l’impression du nouveau et de la diversité d’une pensée momifiée, infertile et monotone dont la seule valeur est de créer l’illusion d’une communion populaire entre le guide et son peuple. Le culte de la personnalité est la justification sous-jacente de l’expression confisquée dans un régime totalitaire. En effet le chef est le seul à concevoir. Il est le seul maître à penser, il est le guide éclairé, la source de lumière dans la pénombre de la masse populaire, la référence ultime, la source intarissable détentrice de la haute inspiration, ou toutes les créatures doivent s’abreuver de la connaissance et du savoir-faire, non seulement pour s’instruire et se réchauffer mais également pour se revigorer. D’où les chants et louanges chantés à la gloire de l’homme providence, le démiurge. Tous ceux qui émettent une note discordante dans ce concert de l’unanimisme sont exécutés car par leur cacophonie préjudiciable ils rompent l’harmonie de la symphonie monocorde. Ils deviennent des oiseaux de mauvais augure, car ils augurent le malheur. Ils ont le malheur de dire crue la vérité et de prédire la faillite du régime totalitaire sur tous les plans. 

Pourtant la situation actuelle est l’exacte prédiction de ces notes discordantes : la faillite au plan politique avec la démission du peuple quant aux scrutins truqués ; un président illégitime doublé d’une assemblée nationale monocorde, non moins illégitime, en est l’exacte illustration ; au plan intellectuel, l’université gabonaise est la parfaite illustration, la faillite morale ( banalisation des relations incestueuses, la pédophilie, détournements chroniques des deniers publiques, les réseaux de drogues, la prostitution, la fausse monnaie, les assassinats et crimes rituels etc) ; la faillite économique et sociale ( les rapports du FMI, de la Banque mondiale et de l’ONU IDH sont suffisamment éloquent à ce sujet). 

Alors pour tromper le plus grand nombre de gabonais ils font taire les médias libres et interdisent aux hommes le droit de s’exprimer librement. Pendant ce temps, dans les médias d’Etat, les griots du régime pavoisent librement en débitant des énormités à faire frémir des morts. Signe des temps, signe de bassesse ces médias deviennent des lieux ou ces griots mercenaires viennent étaler en public la vie privée de tous ceux qui osent dire des choses dissonantes à la pensée bongolienne. 

Quelque soit le temps que cela durera, Ali Bongo n’échappera pas à son destin : celui de tous les dictateurs qui n’ont pas vu le vent tourner pour naviguer dans sa direction. Il trouvera en tout cas dans le chemin de l’enfer l’ensemble de ses victimes qui l’y attendront. La seule porte de sortie qui lui reste c’est de restituer sa souveraineté au peuple gabonais.

Jean Ndouanis



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