mercredi 1 août 2012

Sixième piste d'accès du peuple à la souveraineté: Les grèves et les manifestations sociales


Les grèves et manifestations sociales

Omar Bongo disait « qu’il préfère l’injustice au désordre, car l’injustice se répare alors que le désordre non », en parafant Houphouët Boigny. D’autres lui ont répondu en citant Marx : l’ordre n’est que le désordre organisé, car le désordre et l’ordre sont deux faces d’une même réalité. Le désordre naît de l’injustice. C’est la tentative désespérée de se faire justice que nait le désordre. La revendication d’équité et de justice qui entraîne le désordre, c’est à dire le déséquilibre. Ce n’est pas pour rien que toutes les justices du monde se symbolisent par une balance, signe d’égalité et d’égalité pour tous. 

Pour l’Etat Bongo-PDG, comme pour toutes les dictatures, une grève n’est rien d’autre que du désordre ; c’est pourquoi les Bongo, de père en fils, n’hésitent pas à réprimer des grèves et les manifestations sociales, avec une extrême violence. 
Pour faire l’exemple, ils usent des méthodes de tyran : ils font assassiner quelques membres du groupe pour installer la peur. Ou ils corrompent certains leaders du mouvement. Ils compromettent d’autres avec de la fausse monnaie pour les saisir en flagrant délit de trafic de fausse monnaie. Ils les font emprisonner sous le délit des divers de droit commun. Le mouvement est cassé et la grève annihilée, car la confiance entre les leaders du mouvement et la masse, disparait. 
Les partisans du changement doivent comprendre que toute compromission avec le dictateur et sa clique est préjudiciable au combat pour la libération du peuple gabonais.

Un autre moyen utilisé par l'Etat Bongo-PDG pour casser la grève c’est le non payement des salaires. Ils sont coupés par mesure disciplinaire à tous les grévistes. Face à cette situation les gabonais ont inventé une nouvelle forme de grève: la grève larvée. Dans ce type de grève le travailleur est tout les jours à son poste de travail mais arrive en retard et repart tôt. Il a un rendement tellement faible qu’il ne travaille presque pas. Il touche cependant son salaire. Le résultat c’est une lenteur administrative énorme qui retarde tous les dossiers et un blocage certain du système. Depuis 1990 les gabonais appliquent ce procédé, mais le pouvoir s’en fiche ce n’est pas ce qui ne le fera pas dormir. Il n'a pas hésité à " virer" tous les fonctionnaires du ministère des domaines pour faire l'exemple. Tant que les gens ne sont pas dans les rues le régime est tranquille. 

Bien qu’élément important dans une insurrection populaire la grève larvée dans sa forme actuelle ne peut faire atteindre les objectifs d’alternance et de changement de pouvoir au Gabon. Elle peut ralentir l’économie mais les objectifs politiques d’alternance au pouvoir seront difficilement atteints. 

La grève générale illimitée, qui paralyse l’Etat, est une solution efficace à cour terme. Il reste à savoir si les gabonais sont prêts a accepter les sacrifices que cela suppose (salaire coupé, perte d'emplois, persécutions, poursuite judiciaire, menaces etc). Si le peuple est suffisamment préparé et à condition qu’elle soit organisée minutieusement et touche les principales villes, tous les secteurs de la société, tous les secteurs de l’économie, la gréve générale illimitée peut apporter des solutions d'alternance. Cette situation ne peut préluder qu’au changement de pouvoir. Je dis bien préluder, car il n'y a pas beaucoup d'exemples dans le monde ou la grève générale a directement renversé une dictature; mais elle a contraint le régime en place à adopter, sous la pression populaire, les revendications légitimes du peuple. L'acceptation et l'exécution de ces revendications ont, presque toujours de façon irrémédiable, entraîné le régime au discrédit international et à la chute du dictateur. Une attention et une vigilance particulière doivent être observées car la récupération par des membres de l’oligarchie pour profiter à se hisser au pouvoir est plus que probable. 

Alors chers partisans du changements, les syndicats, les travailleurs, les fonctionnaires, la société civile, les chômeurs, les étudiants, les élèves, les populations rurales et urbaines etc, doivent être invités à demander le départ du dictateur, pour enfin organiser une assemblée constituante, une conférence nationale, bref toute forme de forum qui permettra aux gabonaises et aux gabonais de trouver la voie de leur destin.
Jean Ndouanis

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