lundi 27 août 2012

Un Gabon sans Ali Bongo Ondimba/Un reve possible


Il y a 50 ans, un grand home ( Léon Mba), qui jette sur nous aujourd'hui son ombre symbolique, a signé la proclamation d'Indépendance. Cet arrêté d'une importance capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux centaines des milliers des Gabonais marqués par les flammes d'une colonisation, et annonçait l'aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit des colonisateurs et du sous-développement.

Mais un demi-siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Gabonais ne sont pas encore libres. Un demi-siècle plus tard, la vie des Gabonais reste entravée par la cruauté et enchainée par l’injustice et la dictature d’un système inique et diabolique. Un demi-siècle plus tard, les Gabonais représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan des ressources naturelles. Un demi-siècle plus tard, les Gabonais languissent toujours dans les marges de la société Gabonaise, mangeant dans les poubelles, mourant faute des soins, manquant du travail, exclut du travail a cause de leur appurtenance politique, des exilés dans leur propre terre. Alors je viens ici aujourd'hui pour dennoncer notre condition. Je viens par cet article demander, en quelque sorte, le paiement d'un chèque. Quand les architectes de notre république écrivirent les texts “ magnifiques” de la Constitution et de la Déclaration d'Indépendance, ils signèrent un billet à l'ordre de chaque Gabonais. C'était la promesse que chacun serait assuré de son droit inaliénable a la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur.
 

Il est aujourd'hui évident que qu’Omar Bongo Ondimba, Ali Bongo Ondimba et le système PDG ont manqué à cet engagement quant à leurs citoyens Gabonais. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, le système Ali Bongo Ondimba-PDG a passé au peuple Gabonais un chèque qui revient marqué "sans provisions". Mais nous ne saurons croire que la banque de la Justice a fait faillite. Nous ne saurons croire qu'il n'y a plus suffisamment de provisions dans les grands coffres d'opportunité nationaux. Alors nous venons exiger un paiement contre ce chèque, paiement sur demande des richesses de la liberté et de la sécurité que procure la justice. Nous venons également en ce temps sacré pour rappeler au Gabon l'urgence absolue du moment. Ce n'est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche gradualiste. Il est temps de quitter la vallée sombre et désolée de la dictature pour prendre le chemin ensoleillé de la justice pour tous. Il est temps d'ouvrir les portes de l'opportunité à tous les enfants de Dieu du Gabon. Il est temps de tirer notre nation des sables mouvants des crimes, de l'injustice sociale, politique et économique jusqu'au rocher solide de la fraternité.

Qu’Ali Bongo Ondimba-PDG ne tienne pas compte de l'urgence du moment, qu'il sous-estime la détermination des Gabonais, lui serait fatal. Cet été étouffant du mécontentement légitime des Gabonais ne prendra fin qu'à l'arrivée d'un automne vivifiante qui amènera liberté et égalité. L'année 2012 n'est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les Gabonais seront satisfaits seulement de s'exprimer avec force auront un fâcheux réveil si le système Ali Bongo Ondimba-PDG revient aux affaires habituelles comme si rien n'était. Le Gabon ne connaîtra ni repos ni tranquillité tant que les Gabonais ne jouissent pas pleinement de leurs droits civiques. Les orages de la révolte continueront graduellement à secouer les fondations de notre pays jusqu'au jour où la lumière de la justice arrivera.

Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui est sur le point de franchir le seuil de la justice. En luttant pour prendre notre juste place, l’armée, la police et la gendarmerie ne devront pas se rendre coupables d'actes injustes. Ne buvez pas de la coupe de l'amertume et de la haine envers la population pour assouvir votre soif ou vos intérêts personnels.

Nous devons toujours conduire notre lutte dans un haut souci de dignité et de la discipline. Vous devriez server le people et non un systeme inique. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérer en violences physiques à cause des ordres que vous recevez du pouvoir sanguinaire de Ndoungou et Ali Bongo Ondimba. Encore et encore, nous devons atteindre ce niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l'âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté Gabonaise ne doit pas nous amener à nous méfier de tous des Gabonais qui ont été dans le système PDG, puisque beaucoup de nos frères, on le voit par leur présence dans l’opposition aujourd'hui, se sont rendu compte que leur destin est lié à celui des Gabonais, et que leur liberté dépend étroitement de la nôtre. Nous ne pouvons pas marcher seuls.

. Et quand nous marchons, nous devons jurer d'aller toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas faire demi-tour. Il y en a qui demandent aux fervents de la société civile et de l’opposition, "quand serez-vous satisfaits?" Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pouvons pas laisser nos corps fatigués se reposer dans les villes, sur le net, sur les téléphones etc. Nous ne saurons être satisfaits tant que les Gabonais ne peuvent bouger que d'un petit quartier des Mappannes à un quartier des Mappannes un peu plus grand. Nous ne saurons être satisfaits tant qu'un Gabonais ordinaire d’Oyem n'a pas le droit de réclamer son vote et qu'un Gabonais ordinaire de Mouilla ne voit rien pour lequel il peut voter à cause du manque de fiabilité de l’appareil électoral. Non, non-nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déchainera comme les eaux, et que la rectitude sera comme un fleuve puissant.

Je ne suis pas sans savoir que certains d'entre vous ont survécu jusqu’à maintenant après maintes épreuves et tribulations. Certains d'entre vous et aussi d’entre vos parents ont été physiquement et émotionnellement abusés par le pouvoir des Bongo . Certains d'entre vous viennent des régions où votre quête pour la liberté vous a laissé meurtris par les orages de la persécution et renversés par le vent de la brutalité policière et militaire du pouvoir Bongo-PDG. Vous êtes les vétérans de la souffrance créée par la machine Bongo-PDG. Persévérez dans l'assurance que la souffrance non méritée vous portera rédemption.

Retournez combattre à Oyem, retournez combattre à Libreville, retournez combattre à Tchibanga, retournez combattre à la Port-Gentil, retournez combatte aux Mappannes et quartiers pauvres de nos villes du Gabon, en sachant que cette situation, d'une manière ou d'une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir.

J'ai un rève aujourd'hui.

Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j'ai quand même un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve qu’un Gabonais a le droit d’avoir.

J'ai un rêve qu'un jour, cette nation le Gabon se lèvera et vivra la vraie signification de sa croyance: "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."

J'ai un rêve qu'un jour, sur les collines du bord de mer à Libreville, les fils des anciens PDGISTES et les fils des opposants pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité à la présidence.

J'ai un rêve qu'un jour même la province du haut ogoué, une province manipulée par Omar Bongo Ondimba et Ali Bongo Ondimba dont ils en ont fait une base ethnique, sera transformé en une oasis de liberté et de justice.

J'ai un rève-que mes trois enfants habitera un jour une nation où ils seront jugés non pas par leur appartenance politique, mais par le contenu de leur caractère.

J'ai un rêve aujourd'hui.

J'ai un rêve qu'un jour la province de l’estuaire, dont le maire actuel sert le système Ali Bongo Ondimba-PDG, sera transformé en un endroit où des petits enfants Gabonais de l’opposition pourront prendre la main des petits enfants des Pdgistes et marcher ensemble comme frères et soeurs. Ils pourront tous rêver être président.

J'ai un rêve-qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne seront nivelées, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.

Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que nous rentreront dans notre pays le Gabon. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révolter pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres du Bongoisme.

Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Gabon mon pays que j’aime."

Et si le Gabon veut être une grande nation ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse sur les grandes collines du haut Ogoué. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes de la Ngounié. Que la liberté retentisse des forêts de l’ogoué Lolo !

Que la liberté retentisse dans la province de l’ogoué Ivindo!

Que la liberté retentisse des beaux sommets du Moyen Ogoué!

Mais aussi que la liberté retentisse à L’Estuaire!

Que la liberté retentisse dans la province de l’Ogoue Maritime!

Que la liberté retentisse de chaque colline de la Nyanga! Que la liberté retentisse!

Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque province du Gabon et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les enfants de Dieu, pdgistes et opposition, Catholiques et Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "enfin libres! Enfin libres! Dieu tout-puissant, merci, nous sommes enfin libres!"

J’ai un Rêve pour le Gabon mon pays.

Extrait du discours de Martin Luther King, Année 1963.

Adapté par André Bouassa pour le peuple Gabonais

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire